États-UnisLe Pentagone propose de rebaptiser neuf bases aux noms polémiques
Homme ou femme, soldat ou civil: telles sont les pistes que Washington étudie pour remplacer les sites militaires baptisés selon des généraux sudistes de la guerre de Sécession.

La base de Fort Bragg, en Caroline du Nord, a été baptisée en l’honneur d’un général ayant combattu en faveur de l’esclavage durant la guerre de Sécession.
AFPDwight Eisenhower, Colin Powell ou encore Harriet Tubman: la commission du Pentagone chargée de rebaptiser les bases américaines nommées d’après des généraux confédérés a publié, jeudi, une liste de possibles nouveaux noms, alliant généraux, soldats et civils illustres. «La commission d’attribution des noms a largement délibéré sur des milliers de possibles nouveaux noms suggérés pour les neuf installations de l’armée initialement nommées en commémoration des États confédérés d’Amérique», explique l’organe sur son site, précisant avoir reçu 34’000 suggestions.
Ces bases, comme Fort Benning, en Géorgie, ou Fort Bragg, en Caroline du Nord, sont toutes situées dans le sud des États-Unis et rendent hommage à des généraux confédérés, qui ont combattu en défense de l’esclavage durant la guerre de Sécession (1861-1865).
Une femme ayant sauvé de nombreux esclaves
Parmi les 87 noms avancés par la Commission, figurent quelques illustres généraux comme Dwight Eisenhower, architecte de la victoire des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale et président des États-Unis entre 1953 et 1961, ou George Marshall, qui a donné son nom au plan de reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale, lui valant un prix Nobel de la paix. Le premier secrétaire d’État afro-américain Colin Powell, décédé en 2021, apparaît aussi dans cette liste. Également ancien général, il fut l’un des principaux avocats de la guerre en Irak en 2003.
Le nom de certains civils est également avancé, comme celui d’Harriet Tubman, qui, au XIXe siècle, a fui l’esclavage et fait passer des dizaines d’esclaves vers le nord des États-Unis et le Canada avant et pendant la guerre de Sécession, avant de participer à la lutte pour le droit de vote des femmes.
Trump ne voulait pas de la commission
La question du nom des bases rendant hommage à des généraux confédérés est un sujet sensible aux États-Unis. L’ancien président républicain Donald Trump avait ainsi opposé, en 2020, son véto à un budget de la Défense prévoyant la création de la commission, véto finalement outrepassé par le Congrès.