Hockey sur glace«On a vécu une soirée complètement irréelle»
Grâce à sa troisième victoire contre Bienne (7-1), GE Servette n’est plus qu’à une marche de son premier titre. Les Vernets ont vibré comme rarement sous l’avalanche de buts.
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Le GSHC a fait honneur à la banderole déployée avant la rencontre par ses supporters.
Bastien GallayHuit minutes. C’est le temps qu’il a fallu lundi matin pour que tous les billets pour cet acte V soient vendus. Une rapidité qui démontre l’engouement populaire grandissant pour le GSHC en ville de Genève. Dans le périmètre des Vernets, cette ferveur s’observait facilement bien avant le début de l’affrontement entre les Aigles et les Seelandais.
À 18h45, le parvis de l’arène genevoise, tout comme le Prime’s (le bar du centre sportif), était noir de monde. Le Grenat des Servettiens se mélangeait avec le rouge des Biennois, venus en nombre pour soutenir leur équipe. Les personnes présentes faisaient partie des 7135 chanceux à avoir obtenu le précieux sésame.
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Les Genevois et les Biennois étaient mélangés dans le hall des Vernets.
Bastien Gallay«J’ai eu mon billet assez facilement. Je me suis connecté sur la billetterie du club et je n’ai eu aucun mal à acheter une place assise en Tribune Sud pour 64 francs, raconte Lucas, un fan biennois. J’ai suivi tous les matches des play-off sur place et je trouve que le prix est correct pour une finale. Mais il ne faudrait pas que Bienne aille en finale chaque année», ajoute-t-il en rigolant.
Le prix des entrées dans l’enceinte genevoise a énormément fait parler tout au long des play-off. Pourtant, la grande majorité des gens interrogés samedi soir n’étaient en aucun cas choqués. «Pour une famille, entre les billets et les consommations, cela devient relativement cher», estime Olivier. «En revanche, les prix se justifient car c’est une finale et qu’ils sont similaires à un théâtre ou un spectacle. Et ici, le spectacle est de qualité», ajoutent Laurent et Adrien.
Afin de faire partie des heureux élus, il fallait être abonné du club ou alors bénéficier d’un brin de chance. «C’est la première fois que je viens aux Vernets pendant les play-off et j’ai eu un billet facilement en me connectant à 10 heures, explique un supporter. J’ai payé presque 100 francs, et ces prix m’ont en partie dissuadé de venir régulièrement, mais cela vaut la peine ce soir (ndlr: samedi) pour le spectacle proposé et la dimension historique.»
Forcément, la vitesse à laquelle les billets ont été vendus a créé son lot de déçus. L’occasion d’aller faire un tour au Prime’s, là où de nombreuses personnes de tous les genres s’étaient réunies pour suivre l’affrontement sur les dizaines de télévisions. Dans une chaleur presque suffocante, l’atmosphère était tout aussi bouillante qu’à l’intérieur des Vernets.
«On regrette un tout petit peu de ne pas être dans la patinoire, admet Damien. Mais l’ambiance est dingue aussi ici, complète son ami Corentin. On ne pensait pas que les billets allaient partir aussi vite, mais on aurait été prêt à payer le prix pour être dans la patinoire.» Si le petit groupe vit le match tout aussi intensément, un petit souci subsiste néanmoins. «Une des télés a quelques secondes d’avance. Par conséquent, on se fait spoiler tous les buts.»
Car des buts et du spectacle, argument souvent avancé par les spectateurs, il y en a eu samedi soir dans l’antre genevois. Les Aigles ont volé sur cette rencontre en s’imposant 7-1 dans une foule en délire. «On a vécu une soirée complètement irréelle», s’enthousiasme Walter.
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La patinoire des Vernets a vibré pour son équipe.
Bastien GallayL’homme est un fervent supporter du GSHC et a vécu les épopées en finale de 2008 et 2010. «J’ai rarement vécu une ambiance aussi intense dans cette patinoire», avoue-t-il. Walter et David, qui se décrit lui comme «l’opportuniste venu juste pour la finale», ont vibré. «Un petit miracle s’installe et tu n’oses pas trop y croire, mais cette équipe fantastique n’est plus qu’à un succès d’écrire l’histoire du club. On commence à se dire qu’on va peut-être avoir cette coupe avant de mourir.»
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Walter (au milieu) était heureux et un brin ému au terme de la victoire du GSHC.
DRÀ l’issue de ce véritable festival offensif, une grande partie des spectateurs des Vernets sont allés rejoindre ceux du Prime’s afin de poursuivre la fête. Et surtout de chanter à la gloire de leurs joueurs, en passe de peut-être devenir des héros.
Pour tout le peuple grenat, il ne reste plus qu’une marche avant de pouvoir exulter comme jamais il n’a pu le faire durant toute son existence. Cette première partie décisive, très peu de Servettiens auront la chance de la suivre à la Tissot Arena, là où les billets sont également partis en un claquement de doigts. Le duel sera diffusé sur le vidéotron des Vernets. Et il y a fort à parier que le traditionnel «Hey, on y va, on va chercher le championnat» résonnera.
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Le «Hey, on y va» a rythmé l’après-match samedi soir.
Bastien Gallay