Amérique du Nord: Objets volants, ballon «espion», ce que l’on sait de ces intrusions

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Amérique du NordObjets volants, ballon «espion»: ce que l’on sait de ces intrusions

Quatre objets, dont l’un décrit par Washington comme un ballon espion chinois, ont été abattus au-dessus des Etats-Unis en moins de dix jours. 

Un ballon équipé de matériel d’espionnage a été abattu par l’armée américaine, le 4 février 2023, provoquant un incident diplomatique entre les deux nations.

Un ballon équipé de matériel d’espionnage a été abattu par l’armée américaine, le 4 février 2023, provoquant un incident diplomatique entre les deux nations.

REUTERS

Le 2 février, le Pentagone annonce suivre un ballon volant à haute altitude au-dessus du territoire des Etats-Unis. Pour Washington, pas de doute, c’est un ballon espion chinois, entré sur le territoire américain depuis plusieurs jours déjà. Pékin réplique qu’il s’agit d’un aéronef civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques.

Le 4 février, l’armée américaine abat le ballon au large de la Caroline du Sud. Puis le 10 février, Washington annonce avoir abattu un «objet» volant à haute altitude au-dessus de l’Alaska. «Nous ne savons pas qui en est le propriétaire, si c’est un Etat ou une entreprise ou un particulier (…). Et nous ne comprenons pour l’heure pas son usage», affirme un porte-parole de la Maison-Blanche.

Le lendemain, le Premier ministre canadien Justin Trudeau annonce qu’un «objet non identifié» survolant le nord-ouest du Canada a été abattu, dans le cadre d’une opération conjointe entre Washington et Ottawa. Dimanche enfin, un quatrième «objet» est abattu par un F-16 au-dessus du lac Huron, dans le nord des Etats-Unis. Le Pentagone a déclaré qu’aucun de ces quatre objets ne semblait armé ou ne présentait une menace d’attaque.

 Taille et détails

Les trois premiers engins ont été abattus par des chasseurs F-22 américains à l’aide de missiles AIM-9X, selon les autorités. Le ballon chinois était haut d’environ 60 mètres et portait une sorte d’énorme nacelle pesant plus d’une tonne, d’après le Pentagone. Sa taille serait comparable à celle de trois autobus. Un haut responsable du département d’Etat américain a indiqué que l’appareil avait «de nombreuses antennes, un ensemble probablement capable de collecter et géo-localiser des communications», et qu’il était «équipé de panneaux solaires assez larges pour fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement de multiples capteurs collectant du renseignement».

A la différence du ballon chinois, le deuxième objet ne semblait pas avoir de système de propulsion ni de commandes lui permettant de se diriger, d’après la Maison-Blanche. Le troisième était un «appareil cylindrique», selon la ministre canadienne de la Défense, Anita Anand. Il a été abattu dans le Yukon, à environ 160 km de la frontière canado-américaine. Quant au quatrième, il était «octogonal» et «sans nacelle apparente», a indiqué un haut responsable de l’administration.

Analyse des débris

Les autorités américaines s’affairent toujours à récolter les restes du ballon chinois dans l’Atlantique, près des côtes de Caroline du Sud, à l’aide d’avions, de bateaux et de petits sous-marins. Un responsable du FBI, agence chargée de les examiner, a récemment indiqué que seule une «petite partie» des équipements de surveillance avait été récupérée.

Les débris de l’objet abattu au-dessus de l’Alaska sont tombés sur des eaux gelées, près de la frontière canadienne, a indiqué la Maison-Blanche. Concernant le troisième objet, les forces canadiennes «vont maintenant récupérer et analyser les débris», selon Justin Trudeau. Le Pentagone a déclaré dimanche que des équipes américaines et canadiennes préparaient une opération pour tenter de récupérer le quatrième objet.

Washington a discuté avec Pékin

Les États-Unis ont communiqué avec Pékin au sujet du ballon de surveillance chinois présumé, abattu le 4 février, après que les demandes de dialogue du Pentagone aient été rejetées pendant plusieurs jours, a déclaré dimanche un responsable de la défense. «Des contacts ont été pris avec la RPC au sujet du ballon de haute altitude», a déclaré à la presse la secrétaire adjointe à la Défense Melissa Dalton, faisant référence à la République populaire de Chine.

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(AFP)

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