CommémorationAlain Berset met en garde contre la réécriture de l’Histoire
Pour la journée internationale des victimes du nazisme, le président de la Confédération engage chacun d’entre nous à maintenir la mémoire de l’Holocauste, qui a tué 6 millions de juifs.
- par
- Eric Felley
À l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, le président de la Confédération, Alain Berset, a publié un message qui débute par ce constat: «Cette année, commémorer l’Holocauste prend une importance et une dimension particulière». Après avoir honoré la mémoire des 6 millions de Juifs et autres victimes assassinées durant la Seconde Guerre mondiale, il en tire quelques enseignements pour la période troublée que nous traversons, notamment avec la guerre en Ukraine et le narratif russe.
Un «parallèle frauduleux»
«Plus de trois quarts de siècle après la libération des camps de concentration, écrit le président, la vérité historique des crimes de l’Allemagne nazie ne devrait souffrir d’aucune contestation. On observe pourtant régulièrement une réécriture de l’histoire à des fins destructives».
L’attaque de l’Ukraine en février dernier en est un exemple: «Pour justifier son agression militaire, poursuit Alain Berset, la Russie a recours à un parallèle frauduleux postulant que le gouvernement démocratiquement élu à Kiev est composé de nazis. Cette prétendue «dénazification» n’est pas seulement un prétexte grossier pour démoniser et envahir un pays voisin. C’est aussi une distorsion de l’histoire et un manque de respect absolu envers les victimes de l’Allemagne nazie».
De la détermination et de la persistance
Alain Berset estime que la situation actuelle est très différente de celle de l’époque nazie, mais: «L’instabilité actuelle est propice aux tentations d’exclusion et de repli sur soi. Nous devons donc redoubler d’efforts pour lutter contre la discrimination, la haine et la violence, et promouvoir le respect mutuel, la diversité et le dialogue. Cela demande de la détermination et de la persistance».
Il termine son message en rappelant le rôle de la Suisse: «C’est pour promouvoir ces valeurs, inscrites dans la Charte des Nations Unies, que la Suisse est devenue, le 1er janvier 2023, pour la première fois dans son histoire, membre du Conseil de sécurité de l’ONU. Retenir les leçons historiques de l’Holocauste est un devoir permanent. Nous devons toutes et tous nous engager, constamment et partout, contre la propagation de l’antisémitisme et du racisme».