BerneLa plateforme qui traque les discours de haine raciste répond à un besoin
Depuis sa création à fin 2021, la plateforme qui permet de signaler des cas de discours de haine raciste est régulièrement sollicitée. Le projet pilote va continuer tout au long de l’année.
- par
- Eric Felley
Depuis son lancement le 30 novembre dernier, la plateforme de signalement des discours de haine raciste a enregistré une cinquantaine de cas, dont une dizaine relevait du droit pénal, en regard de l’article 261bis du Code pénal. La présidente de Commission fédérale contre le racisme (CFR), Martine Brunschwig Graf, a communiqué ce matin que ce projet pilote répondait donc à un véritable besoin et allait se poursuivre: «La lutte contre le racisme en ligne est une nécessité. Au-delà des conséquences pénales, la multiplication inquiétante des discours de haine racistes sur Internet menace la cohésion sociale qui fait la force de la Suisse».
La CFR a dans son viseur les textes, les images ou des enregistrements audio publiés en ligne «qui dénigrent une personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale ou religieuse, de leur couleur de peau ou de leur origine ethnique ou nationale, qui incitent à la haine envers elles ou qui cautionnent, encouragent ou justifient de telles attitudes.»
Aider les victimes de lynchage en ligne
Pour Giulia Reimann, juriste et responsable de cette plateforme: «Il est très important de pouvoir compter sur un monitorage des discours de haine raciste sur Internet pour lutter contre ce phénomène. Outre notre plateforme, il existe d’autres projets qui œuvrent en ce sens, comme NetzCourage, qui offre du soutien aux victimes de lynchage en ligne ou de cyberharcèlement, ou Stop Hate Speech, qui développe un algorithme pour traquer les discours de haine sur Internet».