Credit SuisseLe Conseil fédéral en réunion extraordinaire ce jeudi
L’action de Credit Suisse, qui avait atteint un plus bas historique mercredi, a fortement rebondi jeudi après le soutien de la Banque nationale suisse. Mais le calme n’est pas totalement revenu.
Les investisseurs ont fait remonter en flèche le cours de l’action Credit Suisse après la bouée de sauvetage de plus de 50 milliards de francs lancée par la Banque nationale suisse (BNS). Jeudi, à l’ouverture de la Bourse, le titre Credit Suisse bondissait de plus de 30% dans un fort volume d’échanges, avant de se tasser à nouveau autour de 10h.
Mais le calme n’est pas totalement revenu. Dans la matinée, on apprenait que le Conseil fédéral allait se retrouver pour une «séance extraordinaire», ce jeudi. Cela signifie qu’il a jugé la situation suffisamment importante pour que ça n’attende pas vendredi, jour de la séance ordinaire hebdomadaire.
La veille, l’action avait essuyé la pire séance de son histoire après un mouvement de panique, suite aux déclarations de son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne. L’action avait touché un plus bas historique à 1 fr. 55.
Pour arrêter le mouvement de panique, Credit Suisse a annoncé en pleine nuit qu’elle allait faire appel à la BNS pour emprunter jusqu’à 50 milliards de francs, afin de «renforcer de manière préventive» ses liquidités. Elle va également procéder à une série d’opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs.
Propos rassurants mais tardifs
Plus tôt dans la soirée de mercredi et après une journée d’un étonnant silence, la Banque nationale suisse et le gendarme des marchés financiers (Finma) ont assuré que les finances de la banque étaient solides et répondaient aux strictes critères de la réglementation bancaire. La BNS s’était alors dite prête à laisser Credit Suisse accéder à des liquidités «en cas de besoin».
Les deux régulateurs ont aussi estimé «qu’il n’existe aucun risque de contagion directe entre les problèmes auxquels sont confrontés certains établissements bancaires aux États-Unis et le marché financier suisse.» La BNS et la Finma ont souligné que les banques suisses sont soumises à des «exigences strictes en matière de fonds propres et de liquidités», estimant que Credit Suisse «satisfait» ces exigences. Elles sont plus élevées pour des banques comme Credit Suisse dans la mesure où il s’agit d’une banque dite d’importance «systémique».
Petite phrase, grands effets
Tout a commencé mercredi matin avec une déclaration du président de la banque saoudienne. La banque est le principal actionnaire de Credit Suisse, depuis qu’elle est venue à son secours en novembre, avec une participation juste en dessous de 10%. Ammar al-Khudairy a déclaré que sa banque ne comptait «absolument pas» investir davantage dans Credit Suisse, insistant que le frein était essentiellement réglementaire. Un franchissement de seuil au-delà de 10% impliquerait d’obtenir l’aval de la Finma.
La chute de l’action de Credit Suisse a déclenché des mouvements allant bien au-delà de la Bourse suisse. Le département au Trésor américain a dit surveiller la situation et être en contact avec ses homologues des autres pays.
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