Libye : Retour au calme après des combats ayant fait au moins 32 morts 

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LibyeRetour au calme après des combats ayant fait au moins 32 morts

Le calme est revenu dimanche à Tripoli après des affrontements entre groupes armés dans la capitale libyenne qui ont fait au moins 32 morts et 159 blessés.

Les stigmates des affrontements étaient toujours visibles dimanche dans les rues de Tripoli.

Les stigmates des affrontements étaient toujours visibles dimanche dans les rues de Tripoli. 

REUTERS

La plupart des commerces de la capitale libyenne Tripoli ont rouvert dimanche, selon un correspondant de l’AFP, et les vols qui avaient été suspendus la veille ont repris à l’aéroport de Mitiga, le seul qui dessert la capitale. Les écoles ont annoncé la tenue lundi des examens, notamment le baccalauréat initialement prévu dimanche.

Si le calme est revenu dimanche à Tripoli, les dégâts des combats sanglants qui ont eu lieu de vendredi à samedi soir sont importants et visibles partout, avec de nombreux bâtiments criblés de balles et des dizaines de voitures calcinées. Six hôpitaux ont été touchés par les frappes. Les affrontements entre groupes armés dans la capitale libyenne ont fait au moins 32 morts et 159 blessés.

Crainte d'un nouveau conflit

Des tirs nourris et des bombardements ont retenti toute la nuit de vendredi et toute la journée de samedi jusqu’au crépuscule, dans plusieurs quartiers de la capitale, faisant craindre une nouvelle guerre.

Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars en Libye: l’un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021, et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est. 

Mise en échec

Les affrontements se sont soldés par la mise en échec de la tentative de Fathi Bachagha de déloger le gouvernement de son rival, selon des médias locaux et des experts. Des groupes armés considérés comme neutres dans ce bras de fer politique, notamment la Force al-Radaa (dissuasion), se sont rangés du côté d'Abdelhamid Dbeibah, jouant un rôle décisif dans l’issue des combats.

L’ONU a exhorté dimanche «les parties libyennes à engager un véritable dialogue pour résoudre l’impasse politique actuelle et à ne pas recourir à la force pour résoudre leurs différends.»

«Crapules»

Il s’agit du deuxième coup de force manqué de Fathi Bachagha, ancien ministre de l’Intérieur, pour tenter de déloger l’Exécutif de son rival, après une première tentative sans succès en mai.

Les affrontements sont d’une ampleur sans précédent depuis l’échec en juin 2020 de la tentative du maréchal Haftar de conquérir militairement la capitale, au plus fort de la guerre civile ayant suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

La Libye s’est enlisée dans une crise politique majeure après la fin du règne de Kadhafi avec des rivalités entre l’Est et l’Ouest, des luttes de pouvoir et des ingérences étrangères. 

Arrestations ordonnées

Samedi soir, Abdelhamid Dbeibah a ordonné l’arrestation de toute personne impliquée dans «l’attaque contre Tripoli», qu’elle soit «militaire ou civile».

La Force conjointe des opérations, une puissante milice basée à Misrata qui soutient Abdelhamid Dbeibah, a fait savoir dans un communiqué dimanche avoir arrêté plusieurs «assaillants» impliqués dans le coup de force manqué de Fathi Bachagha. 

Situation de crise

Mais la crise est loin d’être réglée, la situation sécuritaire demeure hautement instable, notamment dans la capitale, où une myriade de milices aux allégeances mouvantes reste très influente.

«Les groupes armés qui se sont retrouvés du même côté dans les combats d’hier à Tripoli s’affronteront demain pour le territoire, les postes et les budgets. Les factions qui étaient hier pro-Dbeibah le défieront demain. C’est une histoire sans fin», a résumé sur Twitter, Wolfram Lacher, expert de la Libye à l’Institut allemand SWP.

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(AFP)

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