Tour de FranceJonas Vingegaard: «Surpris d’avoir autant de marge»
En écrasant mardi le chrono de la 16e étape (1’38’’ d’avance sur son dauphin Tadej Pogacar), le maillot jaune danois a effectué un pas de géant vers un deuxième sacre consécutif sur la Grande Boucle. Il a réagi en conférence de presse.
- par
- Chris Geiger - Saint-Gervais
Jonas Vingegaard, vous avez assommé le Tour de France. Avec désormais 1’48’’ d’avance au classement général sur Tadej Pogacar, peut-on dire que vous avez remporté cette édition 2023 de la Grande Boucle?
Non, pas encore. Il reste des journées très difficiles au programme. Le Tour de France n’est pas fini. Il va falloir se battre jusqu’à Paris, mais je peux vous assurer que je vais faire tout mon possible pour garder ce beau maillot jaune jusqu’à la fin.
Était-ce l’une des meilleures journées de votre carrière?
C’est assurément l’un de mes meilleurs jours depuis que je fais du vélo. Mais nous nous étions préparés depuis longtemps pour réussir une telle performance. Nous savions que je me trouvais dans une excellente forme. Tout le travail effectué auparavant a porté ses fruits aujourd’hui (ndlr: mardi).
Avez-vous eu connaissance des écarts avec Tadej Pogacar durant la course?
La voiture suiveuse (ndlr: celle de son équipe, la Jumbo-Visma) ne me donnait pas les écarts de temps. Par contre, ils me disaient que tout allait bien. Surtout, je pouvais voir devant moi la voiture qui suivait Tadej. Et ça, ça m’a donné beaucoup de motivation et ça m’a permis de croire que j’étais en train de réaliser un très bon contre-la-montre.
Avez-vous été surpris lorsque vous avez découvert l’écart à l’arrivée (1’38’’ d’avance sur Tadej Pogacar)?
Quand j’ai dit que je n’avais pas les écarts, c’est un peu faux car je pouvais quand même voir sur les écrans placés au bord de la route que je possédais une minute d’avance. J’étais surpris d’avoir autant de marge, mais ça m’a donné une motivation supplémentaire. Comme je l’ai dit, le fait de voir la voiture suiveuse de Tadej a renforcé ma motivation pour augmenter encore l’écart.
À quoi avez-vous pensé sur votre vélo durant ce chrono d’une demi-heure?
C’est un contre-la-montre à diviser en quatre parties. La première partie a été dure avec la côte initiale. Ensuite, il a fallu essayer de récupérer dans la descente, que j’ai faite à fond, puis remettre un coup avant la dernière montée. J’aurais d’ailleurs peut-être pu faire plus d’efforts sur cette partie plane. Je me suis un peu retenu, mais ça m’a permis ensuite d’accélérer un peu dans la dernière montée. Après, il a fallu continuer à souffrir jusqu’à la fin. J’ai bien suivi le plan qui était prévu.
Le résultat de cette 16e étape va-t-il modifier votre tactique pour les prochaines étapes?
Je ne sais pas encore. Nous parlerons tactique en soirée avec l’équipe, mais je suis sûr que nous mettrons au point un bon plan pour les prochains jours. Une chose est sûre: nous continuerons à nous battre jusqu’à Paris.
Pendant deux semaines, le Tour s’est joué à coups de secondes. Comment pouvez-vous expliquer qu’une étape de 22,4 km crée une si grande différence?
Je n’ai pas d’explication. J’ai simplement passé une journée formidable sur le vélo. Je l’ai tout de suite senti lorsque je me suis élancé. Puis j’ai fait de mon mieux. Et ça m’a permis de créer un gros écart. Un gros écart et une victoire dont je suis fier et heureux.
Aviez-vous coché ce chrono en particulier, quitte à courir sur la défensive lors des précédentes étapes?
Je ne dirais pas que l’objectif était uniquement fixé sur ce contre-la-montre. Ce dernier constituait bien sûr un élément central de notre plan, mais tout ce qu’on fait au quotidien entre dans ce grand plan. Aujourd’hui (ndlr: mardi), on a été bons dans l’exécution. Mon équipe fait du travail incroyable jusqu’à présent.