EnvironnementLes «Aînées» suisses ont défendu le climat à Strasbourg
C’est une première, la Cour européenne des droits de l’homme a reçu mercredi matin une délégation qui considère que la Suisse n’en fait pas assez pour lutter contre le réchauffement. La décision de la CEDH n’est pas attendue avant la fin de l’année.
Tout le comité des «Aînées pour la protection du climat Suisse» est arrivé à Strasbourg mercredi matin pour dénoncer l’inaction de la Suisse en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Soutenue par Greenpeace, cette procédure vise pour la première fois à ce que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) se prononce sur le fond d’une procédure concernant les effets du changement climatique sur les droits de l’homme.
Les plaignants considèrent que le changement climatique menace «leur droit à la santé et à la vie» à cause des «canicules de plus en plus fréquentes et intenses». Les femmes sont particulièrement concernées, poursuivent-ils et considèrent que «la Suisse n’en fait de loin pas assez pour limiter le réchauffement de l’atmosphère terrestre à 1,5 °C maximum».
«Ce sera un précédent»
Les avocats des Suissesses ont été très clairs dans leur plaidoyer devant les 17 juges: «Nous disons respectueusement qu'à la lumière des échecs observés jusqu’à maintenant, il est essentiel que cette Cour ordonne à la Suisse de prendre les mesures nécessaires, comme d’autres juridictions l’ont fait par le passé. Cela inclut des réductions concrètes des émissions de gaz à effet de serre», écrit l’ONG dans un communiqué.
«L’issue clarifiera si et dans quelle mesure un pays comme la Suisse doit réduire plus fortement ses émissions de gaz à effet de serre pour respecter les droits de l’homme. Ce sera un précédent qui servira de jurisprudence pour la Suisse et pour tous les Etats du Conseil de l’Europe», selon l’ONG.
«La Cour a reconnu l’importance et l’urgence de trouver une réponse à la question de savoir si les Etats enfreignent les droits de l’homme en ne prenant pas assez de mesures pour protéger le climat», a déclaré Rosmarie Wydler-Wälti, coprésidente des «Aînées pour la protection du climat».
La décision de la CEDH sur ce dossier n’est pas attendue avant la fin de l’année.
Deuxième plainte d’un maire français
Un autre dossier doit être traité par la CEDH dans la journée, à savoir celui de l’ancien maire de Grande-Synthe (Nord), Damien Carême, devenu depuis député européen Europe Écologie-Les Verts (EELV). En 2019, il avait, en son nom propre et en tant que maire, saisi le Conseil d’État pour «inaction climatique», estimant que sa commune, située sur le littoral, était menacée de submersion.
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