AsieHong Kong ne devient pas un «État policier», affirme le chef de la police
Le chef de la police de Hong Kong Raymond Siu Chak-yee a rejeté les critiques selon lesquelles la police est devenue trop puissante.
Hong Kong ne devient pas un «État policier», a affirmé mardi le responsable de la sécurité, quelques jours après le déploiement d’un impressionnant dispositif policier pour empêcher la commémoration de la répression de Tiananmen, longtemps tolérée par les autorités de la ville.
Le territoire autrefois semi-autonome s’apprête à changer de chef de l’exécutif et à célébrer le 25e anniversaire de la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine. Le président chinois Xi Jinping est attendu le 1er juillet pour assister à ce double événement.
Interrogé par le site d’information HK01 au sujet d’un renforcement du dispositif de sécurité à l’occasion de cette journée, le chef de la police Raymond Siu Chak-yee a rejeté les critiques selon lesquelles la police est devenue trop puissante.
Selon lui, «un État policier, c’est lorsque le gouvernement contrôle de force divers aspects de la vie des gens par des mesures administratives et sans passer par des procédures légales». «Hong Kong est une société (où règne) l’État de droit et n’est pas un État policier», a-t-il martelé.
Ces déclarations interviennent après l’arrestation le 4 juin de six personnes pour des tentatives présumées de commémoration en public du 33e anniversaire de la répression du mouvement prodémocratie de la place Tiananmen à Pékin.
Amnesty International a accusé les autorités de la ville d’avoir fait preuve de «harcèlement» lors de ces arrestations «sans discernement».
La police avait fermé le parc Victoria, traditionnel lieu de commémoration des sanglants événements du 4 juin 1989, et déployé un important dispositif dans le quartier commerçant situé à proximité. Des personnes ont été fouillées parce qu’elles tenaient des fleurs à la main, étaient vêtues de noir ou même encore, dans un cas, un jouet en forme de tank.
Dissidence muselée
Mardi, les autorités ont ouvert une «ligne téléphonique destinée à lutter contre le terrorisme». Les habitants sont invités à l’appeler pour signaler «des actes violents, des activités suspectées d’être liées au terrorisme, en particulier les complots extrémistes». Les personnes seront rémunérées pour des informations «fiables», ont-elles déclaré.
Depuis que Pékin a imposé en 2020 à Hong Kong une drastique loi sur la sécurité nationale, après des immenses et souvent violentes manifestations pro-démocratie, les autorités ont muselé toute dissidence.
Dans un entretien au quotidien South China Morning Post, Raymond Siu Chak-yee «a conseillé» aux habitants de ne pas regarder ou télécharger «Révolution de notre temps, un long documentaire sur les manifestations de 2019. Il est depuis peu disponible sur la plateforme de streaming américaine Vimeo.