FranceLes trottinettes seront limitées à 10 km/h à Paris
La capitale française a décidé de sévir contre la vitesse des trottinettes en libre-service. Ce mode de transport a été responsable de 298 accidents cette année, dont deux décès.
Moyen de locomotion propre et pratique pour les uns, cauchemar «hyper dangereux» pour d’autres, les trottinettes en libre-service seront limitées à 10 km/h à Paris «dès la première quinzaine de décembre», excepté sur certains grands axes, a annoncé jeudi la Mairie. Cette «commande» a été passée mercredi par la Ville aux trois opérateurs présents dans la capitale, qui avaient annoncé il y a quelques jours la mise en place dans 700 zones de limitation de la vitesse à Paris. Mais pour la Mairie, un tel zonage ne serait pas satisfaisant car il crée «un Paris dalmatien», et serait difficilement compréhensible des usagers de trottinettes.
Situation «tendue»
Concernant les trottinettes personnelles, les autorités parisiennes ont souligné qu'elles n’avaient «pas de moyens coercitifs d’agir» puisque ces engins ne sont pas régis par les opérateurs. En simplifiant les règles, la Mairie souhaite assurer une «meilleure régulation de l’espace public», décrit par les élus comme «tendu». Les trottinettes ont été responsables de 298 accidents depuis le début de l’année, causant deux décès et 329 blessés. L'année passée, 375 accidents avaient été recensés, dont un mortel.
Fin juin, après la mort d’une Italienne de 32 ans, percutée par une trottinette électrique sur une allée piétonne, la Mairie de Paris avait menacé les trois opérateurs privés autorisés de ne pas renouveler leur contrat s’ils ne faisaient pas des progrès sur la limitation de la vitesse et le stationnement. À ce jour, la Mairie a confirmé la prolongation «de cinq mois» de ces contrats.
Réactions partagées
Les Parisiens rencontrés jeudi par l’AFP sont partagés. «Cela ne suffit toujours pas», déplore une retraitée, qui estime que les trottinettes sont «hyper dangereuses» pour les piétons, «les rues sont déjà remplies, avec les vélos et les voitures électriques silencieuses.» Marjorie, employée d’une maison de luxe, estime quant à elle que cette décision est «une bonne nouvelle pour la sécurité des piétons.»
Réguler les scooters aussi
Dans cette même volonté de réguler les moyens de transport en libre-service, la Mairie a également annoncé réaliser un appel à concurrence auprès des opérateurs de deux-roues motorisés, à partir du 13 décembre. L’idée est d’«anticiper», avant que la situation ne devienne ingérable, comme elle l'a été pour les trottinettes. Cinq opérateurs sont actuellement présents dans la capitale, mais l’appel d’offres n’en retiendra que deux ou trois. Les lauréats seront annoncés en juin, pour un début de contrat en septembre.
Les critères de sélection seront divers, et liés «aux types d’engins, au respect de leurs critères environnementaux», à la qualité des services, leur capacité à se déployer «et à assurer le service», indiquent les autorités de la Ville de Paris, tout en précisant leur souhait de travailler avec des entreprises suivant une démarche «d’amélioration sociale» du cadre de travail de ses salariés. Ce modèle a déjà été suivi en 2020, pour réduire le nombre d’opérateurs de trottinettes à trois dans la capitale (Dott, Lime et Tier).