FootballUn parfum de revanche contre Lugano? Servette a d’autres priorités
Les Grenat retrouvent en championnat ce samedi (18 h) les Tessinois qui les ont laidement boutés hors de la Coupe il y a dix jours, en demi-finale.
- par
- Daniel Visentini
À trois secondes près, Servette aurait suffoqué en silence, laissant déjà là filer sa place en finale de la Coupe de Suisse, dans ces minutes qui rallongent le temps réglementaire. C’était le 5 avril, au stade des demi-finales. À trois secondes près, ce Lugano, qui revient ce samedi à la Praille dix jours après sa forfaiture, aurait déjà là trouvé la moche récompense de sa laide attitude: pertes de temps planifiées, cartons intentionnellement pris lors des six mètres, simulations de blessures. Mais à trois secondes du coup de sifflet final, Enzo Crivelli a surgi pour égaliser, l’antijeu de Lugano avait été puni. Savoureux. Momentanément du moins…
Cela n’a finalement servi à rien, vacuité du rêve. Après des prolongations stériles et éliminés aux tirs au but, les Grenat n’iront pas à Berne le 4 juin. Ils n’auront comme consolation que ces extraordinaires secondes et ce fol espoir, fût-il étranglé peu après. Ce samedi, ces mêmes Tessinois sont de retour à Genève, et cela lancera le dernier des quatre tours de la saison. Revanche?
Objectif: rester deuxième
Une revanche sur le sort? Sur Lugano? Non, il n’y aura pas de réparation ou de vengeance. «La Coupe et le championnat, ce sont deux compétitions différentes, confirme Alain Geiger. On ne peut pas parler de revanche. On a bien digéré tout ça, avec une bonne performance à Sion. Maintenant, il faut se concentrer sur notre objectif de rester deuxième au classement.»
Simple. Et Jeremy Frick le résume très bien. «En terminant deuxième, on a la possibilité de jouer les qualifications de la Ligue des champions à la Praille», lance le portier grenat. L’enjeu est là, la Coupe, c’est oublié. «Même si ce qui s’est passé, le comportement des Luganais, reste un peu en travers de la gorge, c’est évacué. À nous de faire en sorte que cela n’arrive pas», assure encore Frick.
Il reste donc un dernier tour pour valider le meilleur en gommant le pire. Et s’il est un adversaire pour lancer ce sprint final du bon pied, avec le défi de l’inscrire dans une performance durable, c’est bien Lugano, la bête noire des Grenat.
Prendre moins de buts
«Lugano peut être tout ce qu’on veut, une équipe coriace, emmerdante à jouer, qui a parfois du vice, mais il faut gagner, lance Geiger. Gagner plus de matches, c’est ce qui fait la différence, bien sûr. Nous nous sommes fixé un objectif de 14 points au moins à faire dans ce dernier tour. Nous devons être concentrés, ne pas donner des buts faciles, comme en Coupe contre Lugano ou à Sion. Nous avons ces deux fois-là marqué deux buts. On ne doit pas en encaisser deux par match. C’est là qu’il faut s’améliorer.»
À Servette de faire la démonstration de ses bonnes intentions contre Lugano ce samedi soir.