Armoire à livres vandalisée à Saint-Blaise: «Lamentable»

Des livres répandus dans un sous-voies: l’image a été postée sur Facebook par le président de la commune de St-Blaise (NE). Les bouquins vandalisés ont été sortis d’une armoire en libre-service. Pierre Schmid a posté ce commentaire: «Qu’est-ce qu’on fait? On enlève cette armoire à livres?».

«Ce serait leur donner raison», lui répond l’internaute Christophe. «Il faudrait les attraper et les obliger à tout lire», suggère Alexis, tandis que Rachel évoque des récidives. Le qualificatif «lamentable» revient souvent, mais Lorenzo pense que le fait d’éteindre tout éclairage public «manifeste symboliquement un abandon du contrôle et de la maîtrise du territoire».

À Bienne, c’est une cabine téléphonique transformée en bibliothèque participative qui a été prise pour cible à deux reprises, en 2021 et 2022: des feuilles ont été arrachées et dispersées le long de la rue. En découvrant ces pages déchirées, le parlementaire Mohamed Hamdaoui s’était indigné: «Le pire serait de commencer à s’y habituer», avait-il écrit.

En 2019 et en 2020, toujours à Bienne, une bibliothèque libre d’accès a été saccagée au bord du lac au point de devoir être retirée. Le public était invité à déposer et à prendre des livres dans une armoire de verre et d’acier construite par le serrurier municipal, à l’initiative de l’association Schronk. Pour casser des charnières et briser des vitres sécurisées, il fallait une forte énergie destructrice.

Un mobilier urbain de grande qualité au service de tous, avec des livres en français et en allemand, mais aussi en persan, en arabe ou en tigrinya, c’était une fierté dans une ville multiculturelle. «C’est l’objet démocratique et culturel par excellence qui est attaqué. Sans livre, pas de démocratie: il faut savoir lire pour être démocrate!» commentait alors Barbara Meyer Cesta, co-initiatrice du projet.