Tennis: Medvedev: «Je peux comprendre la décision de Wimbledon et je la trouve injuste»

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TennisMedvedev: «Je peux comprendre la décision de Wimbledon et je la trouve injuste»

Le No 2 mondial s’est exprimé pour la première fois à Genève sur l’exclusion des joueurs russes de la tournée anglaise sur gazon. Il ne semble pas avoir perdu tout espoir.

Mathieu Aeschmann
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Mathieu Aeschmann
Daniil Medvedev a pris ses marques à Genève avant de venir donner son point de vue devant la presse.

Daniil Medvedev a pris ses marques à Genève avant de venir donner son point de vue devant la presse.

Reuters

Daniil Medvedev, vous disputez votre premier tournoi depuis l’exclusion des joueurs russes et biélorusses du prochain Wimbledon. Comment jugez-vous cette décision?

D’un côté, je peux la comprendre et, de l’autre, je la trouve injuste. C’est une situation délicate car elle crée un précédent et place les autres compétitions sportives dans une position inconfortable. Où se situe la ligne? Quelles sont les règles qui devraient conduire à une éventuelle exclusion? Pour en avoir discuté avec l’ATP, nous sommes, nous joueurs de tennis, considérés sur le plan du droit comme des travailleurs indépendants. Or actuellement au Royaume-Uni, les travailleurs indépendants russes ont le droit de travailler. Donc si j’avais l’opportunité de jouer à Wimbledon, j’en serais ravi. Si ce n’est pas le cas, j’accepterai.

La décision a été discutée ces dernières semaines à Rome et Madrid, notamment sous l’angle des points (Wimbledon pourrait être privé de points ATP et WTA). Vous avez suivi?

J’étais loin du circuit et je ne fais pas partie du «Players Council». Donc je ne suis pas trop au courant. Que vont-ils faire avec les points? L’exclusion est-elle une décision irrévocable à 100%? J’écoute et j’ai pour principe de respecter toutes les opinions. Vous savez, sur 100 personnes, il y en a 95 qui voient la balle de tennis jaune et 5% verte. On ne peut pas tous être d’accord.

Vous sortez de cinq mois très denses émotionnellement: défaite cruelle en finale de l’Open d’Australie, place de No 1 mondial, exclusion de Wimbledon et intervention chirurgicale. Comment va le «petit garçon rêveur» dont vous aviez parlé à Melbourne? Est-il de retour?

Je crois qu’il est de retour. C’est en prenant cette pause et en récupérant mentalement que j’ai réalisé à quel point la fin de saison 2021 avait été éprouvante. Après mon titre à l’US Open, j’ai très bien joué. J’avançais de manière presque automatique et je gagnais beaucoup. Mais cela ne peut pas durer éternellement, surtout lorsque l’on n’a qu’une semaine et demie de vacances. Or après l’Open d’Australie, j’avais perdu cette forme d’évidence qui crée des automatismes. Tout ça a joué sur mon moral. Et lors de la tournée aux États-Unis, j’ai joué sans flamme. Mais maintenant ça va mieux. Je suis motivé, je remarque que je reprends des bonnes habitudes, je m’entraîne dur. Et j’espère pouvoir enchaîner deux ou trois matches ici avant de basculer en format trois sets gagnants à Roland-Garros.

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