Football: La France piégée par le réveil de l'Allemagne en amical

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Avec une équipe remaniée, les vice-champions du monde en titre se sont inclinés à Dortmund contre une Mannschaft soudainement galvanisée (2-1). L’Angleterre, de son côté, a douché une Écosse euphorique (1-3).

L’Allemagne a retrouvé un peu de sérénité, dans une période de fortes turbulences.

L’Allemagne a retrouvé un peu de sérénité, dans une période de fortes turbulences.

AFP

L'équipe de France a subi sa première défaite de l'année en étant victime du réveil de l'Allemagne (2-1), pourtant en pleine crise mais soudainement galvanisée par la venue de son grand rival, mardi en match amical à Dortmund. Deux jours après le limogeage de Hansi Flick et la nomination de Rudi Völler comme sélectionneur intérimaire, les futurs hôtes de l'Euro 2024 pouvaient craindre le pire en recevant des Bleus invaincus en 2023 et déjà quasiment assurés de leur participation au tournoi continental. Mais ce sont au contraire les troupes de Didier Deschamps qui sont tombées dans le piège, sous-estimant sans doute le sursaut d'orgueil d'une Mannschaft aux abois ces derniers mois et qui venait tout juste de se faire humilier par le Japon (1-4), samedi. 

Pour cette affiche prestigieuse, un véritable classique du football mondial, le patron de l'équipe vice-championne du monde avait décidé de procéder à six changements par rapport au onze de départ qui s'était facilement imposé face à l'Irlande (2-0), jeudi au Parc des Princes en qualifications de l'Euro 2024, ménageant sa star Kylian Mbappé (gêné au niveau du tendon rotulien) et intronisant une défense totalement inédite. Signe du peu d'égards accordé à ce rendez-vous sans aucun enjeu, à une semaine du démarrage de la Ligue des champions. 

Défense aux abois

La sanction a été immédiate et cette équipe de France, avec son arrière-garde expérimentale, a logiquement été dépassée, encaissant deux buts signés du vétéran Thomas Muller dès la 4e minute - sa 45e réalisation en 123 sélections - et Leroy Sané en fin de rencontre (88e), juste avant la réduction du score d'Antoine Griezmann sur penalty (89e). 

Les Bleus, qui avaient gardé leur cage inviolée cette année avant de se rendre en Allemagne, ont globalement pêché par trop de naïveté derrière, notamment la charnière composée de William Saliba et Jean-Clair Todibo, pas spécialement aidée par Benjamin Pavard, toujours aussi peu fiable à droite et incapable de maîtriser la vitesse de Serge Gnabry. De quoi déchaîner les 60’486 spectateurs du Signal Iduna Park, qui se sont même permis une hola en première période.  

Si la défense a tangué, l'absence de Mbappé s'est fait cruellement et logiquement sentir. La statistique est révélatrice: la France n'a gagné aucun de ses trois derniers matches sans l'attaquant parisien. Seul Kingsley Coman a surnagé, alors que Randal Kolo Muani et Antoine Griezmann, capitaine en bleu pour la deuxième fois, ont rendu une copie très pauvre.

Kolo Muani, qui ambitionne de déloger l'inusable Olivier Giroud de sa position d'avant-centre No 1 en équipe de France, n'a pas profité du forfait sur blessure du Milanais pour marquer des points et a de nouveau déchanté, ne réussissant pas grand chose face à une défense allemande annoncée comme étant très friable. Autant dire que Giroud peut pour l'instant dormir sur ses deux oreilles dans l'optique de l'Euro.

La sortie rapide d'Ilkay Gundogan (25e), sans doute sur blessure, aurait pu déstabiliser les Allemands mais l'apathie générale côté français doublée d'un déchet technique peu habituel ont grandement facilité leur tâche. La rentrée d'Ousmane Dembélé (65e) à la place de Coman n'a pas non plus eu le don de bouleverser la donne, même s'il s'est permis quelques percées sur une pelouse qu'il a fréquentée lors de son passage au Borussia Dortmund (2016-2017). Mais le néo-Parisien a beau faire des différences folles balle au pied, il reste d'une maladresse chronique dans le dernier geste. 

L'Allemagne a donc tenu le choc et s'est complètement rassurée, en battant la France pour la première fois depuis le quart de finale du Mondial 2014. Les Bleus devront montrer un autre visage, le 13 octobre au Pays-Bas, pour décrocher pour de bon leur ticket pour l'Euro 2024. 

L’Angleterre douche l’euphorie écossaise

L'Angleterre, avec ses jeunes pousses (Foden et Bellingham en tête), a contrarié son plus vieux rival sur la planète football, l’Écosse, à Hampden Park (1-3) où la fête tant attendue par les supporters de la «Tartan Army» a tourné court. La domination des Anglais, venus avec une équipe en partie remaniée, a rapidement tué le suspense de ce match de gala célébrant le 150e anniversaire du très classique Angleterre-Écosse, disputé pour la première fois le 30 novembre 1872 à Glasgow.

Malgré le combat mené, les vice-champions d'Europe ont déroulé leur partition sans fausse note, avec une attaque redevenue efficace, trois jours après avoir péché - selon l'aveu de Gareth Southgate - contre l'Ukraine (1-1) en qualification à l'Euro 2024.

Le sélectionneur a conservé son capitaine Harry Kane dans l'axe mais changé les ailes. Exit James Maddison et Bukayo Saka, place à Marcus Rashford et Phil Foden. Rashford a souvent semé la pagaille dans la défense écossaise, démunie face à ses coups de rein et ses centres dangereux. Il est un des artisans majeurs des premiers buts anglais. Le premier a été conclu par une déviation tout en finesse de Phil Foden (32e, 1-0) sur un tir puissant de Kyle Walker. Le second vient d'un dégagement complètement raté d'Andy Robertson, parfaitement exploité aux 6 mètres par Jude Bellingham (35e, 2-0).

Bellingham se distingue encore

Ce même Bellingham n'en finit plus de briller, décidément. Etincelant depuis son arrivée au Real Madrid (5 buts en 4 matches), le milieu de 20 ans a enrichi ses statistiques avec une passe décisive pour Harry Kane (81e, 3-1) après avoir enrhumé la défense. Avec ce 59e pion en sélection, le meilleur buteur de l'histoire des «Three Lions» a lui douché les espoirs écossais, pourtant brièvement réanimés après le but contre son camp de Harry Maguire (67e, 2-1), lancé à la mi-temps.

L’Écosse a connu une autre désillusion, mardi, sans que sa responsabilité ne soit toutefois engagée. Le sélectionneur Steve Clarke et ses hommes auraient été qualifiés pour l'Euro 2024 en cas de match nul entre la Norvège et la Géorgie, mais l'équipe d'Erling Haaland et Martin Odegaard, buteurs, s'est imposée 2-1 à Oslo. Cela n'enlève rien au parcours jusqu'ici sans faute des Écossais, auteurs de 5 victoires en 5 matches sur le chemin de l'Euro, avec des succès 2-0 contre l'Espagne à domicile et 2-1 en Norvège. À Glasgow, le ciel est redevenu bleu et les nuages de mardi partiront vite.

(AFP)

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