Hockey sur glace – Un dernier combat de coqs entre Mottet et Bertschy?

Lorsqu’il sera question de renouveler son contrat qui expire en 2023 et certainement de le revaloriser, Killian Mottet fera-t-il indirectement les frais de l’engagement pour sept ans de Christoph Bertschy, un bail qui rapportera jusqu’en 2029 plusieurs millions de francs à l’actuel attaquant du Lausanne HC?  

Et est-ce que Mottet - comme Andreï Bykov avant lui notamment pour «faire de la place» à Raphaël Diaz - devra-t-il à son tour consentir à certains «efforts» financiers pour ne pas surcharger la masse salariale de FR Gottéron? 

L’attaquant fribourgeois du LHC, qui enfilera le maillot des Dragons, son club formateur, pour les sept prochaines saisons, touchera un pactole. Son entente à long terme va lui rapporter plusieurs millions de francs au total. Dès lors, restera-t-il en 2023 suffisamment de «cash» pour payer Mottet à sa juste valeur?

D’autant plus que les contrats de deux autres joueurs du cru devenus très importants pour Gottéron devront aussi être renouvelés et revalorisés à l’horizon 2023: celui de Nathan Marchon (25 ans), qui vient de tripler sa production de buts, et celui de Sandro Schmid (21 ans), le grand espoir du club, qui vaudra certainement plus de 30 points par saison à l’avenir. 

Depuis le début de la série, la rivalité entre les deux joueurs est palpable sur la glace. Simple coïncidence? Un véritable duel de coqs, avec quelques charges bien appuyées (Bertschy notamment), des échanges de mots doux et des petits coups cachés.

Les mots plutôt maladroits du président de FR Gottéron, Hubert Waeber, lors de l’engagement de Bertschy ont certainement titillé la fierté des deux compétiteurs. «J’ai dit à Bertschy qu’on aura besoin d’une idole après Sprunger», avait alors déclaré le président des Dragons dans le podcast de La Liberté «Point de vue» au début du mois de janvier… Ouch! 

Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est le plus beau! Mottet ou Bertschy? Si l’on se fie aux statistiques des dernières saisons, sans même parler de son importance pour le club et de son statut auprès des fans fribourgeois, Killian Mottet serait pourtant en position de commander un nouveau contrat plus ou moins similaire à celui de Christoph Bertschy (non pas sur la durée, mais en termes de revenus par saison).  L’argument de FR Gottéron lors de l’engagement à grands frais de l’attaquant du LHC a toutefois été de pouvoir étaler les coûts sur la durée (sept ans).

Alors qu’il aura déjà 32 ans la saison prochaine - contre 28 ans pour Bertschy, de quatre années son cadet -, Killian Mottet n’obtiendra pas une entente d’une aussi longue durée. En pratique et à moins de faire une fois de plus sauter la banque, le nouveau bail que FR Gottéron sera en mesure d’offrir à son joueur suisse le plus emblématique après Julien Sprunger (pour l’instant…) devrait donc être nettement moins costaud que celui offert à Bertschy.

Les deux joueurs sont pourtant tout à fait comparables: voici deux attaquants internationaux au profil offensif, avec un avantage pour Bertschy en termes de polyvalence, d’expérience internationale, de «jeunesse» et de durabilité.

Le Fribourgeois du LHC est capable d’évoluer aussi bien à l'aile (sa position naturelle) qu’au centre (sa position en équipe de Suisse). Mottet, qui a explosé sur le tard à Fribourg, est un pur ailier offensif qui reste tributaire des performances de son centre attitré (en l’occurence David Desharnais).  

Les deux futurs coéquipiers présentent des statistiques relativement similaires au cours de leurs dernières campagnes dans l’élite du hockey suisse. Depuis la saison 2018-2019 et hors play-off par exemple - soit celle de son arrivée au LHC en provenance d’Amérique du Nord (organisation du Minnesota Wild) - Christoph Bertschy a amassé 135 points (dont 67 buts en 202 matches de saison régulière en National League). 

Durant le même laps de temps, Killian Mottet a compilé 152 points (dont 67 buts comme Bertschy) en 190 matches de championnat régulier. Une différence notoire toutefois: la tendance statistique de Mottet au cours des trois dernières saisons est non seulement élevée, elle est aussi stable (48, 43 et 45 points). Celle de Bertschy semble par contre décliner (34, 40, 28 points), à moins que sa dernière campagne offensive sous le maillot des Lions ne soit qu’une parenthèse un peu moins enchantée de sa carrière. A vérifier dès la saison prochaine lorsqu’il enfilera le chandail de Fribourg-Gottéron, son club formateur.  

Depuis le début du quart de finale, les deux joueurs se sont mis en évidence et se retouvent à égalité parfaite après quatre matches sur le plan des statistiques personnelles (4 points chacun).

Killian Mottet a inscrit le but gagnant lors de l’acte I remporté par Fribourg-Gottéron (2-0). Il a ajouté un but et une passe décisive à sa fiche statistique lors du deuxième acte perdu à Lausanne dimanche (5-4 ap). Il a été passeur durant l’acte III avant d’être éloigné de la fiche des pointeurs au quatrième acte remporté par Gottéron (1-4).

De son côté, Christoph Bertschy est monté en puissance au fil des matches: il a délivré deux assists lors de la folle victoire des Lions en prolongations à l’acte II. Il a marqué un but important pendant l’acte III à Fribourg et a été crédité d’une autre réussite généreuse jeudi (autogoal de Sandro Schmid) à la Vaudoise aréna.

Le dernier combat de coqs entre les deux futurs coéquipiers aura-t-il déjà lieu samedi soir soir à Fribourg (20h)? Une victoire hisserait FR Gottéron en demi-finale pour la première fois depuis 2014. Mais un éventuel succès lausannois renverrait par contre les deux équipes lundi à Lausanne pour un sixième acte.