FOOTBALL: Peur bleue sur la Premier League, trois institutions en danger

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FOOTBALLPeur bleue sur la Premier League, trois institutions en danger

Everton, Leicester et Leeds jouent leur peau ce dimanche lors de la dernière journée. Un seul des trois sauvera sa place et évitera la catastrophe industrielle.

Simon Meier
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Simon Meier
Les avant-matches d’Everton sont souvent animés, ces temps aux abords de Goodison Park, entre soutien à l’équipe et contestation envers les dirigeants.

Les avant-matches d’Everton sont souvent animés, ces temps aux abords de Goodison Park, entre soutien à l’équipe et contestation envers les dirigeants.

AFP/OLI SCARFF

Au moment d’étrenner son neuvième titre de champion d’Angleterre, ce dimanche à Brentford, Manchester City pensera surtout aux deux finales qui l’attendent encore, en Cup contre Manchester United puis en Ligue des champions face à l’Inter Milan. Certains pourraient certes se passionner pour la lutte entre Aston Villa (58 points), Tottenham (57) et Brentford justement (56), qui se disputent la 7e place, qualificative pour l’Europe. Mais le sel principal de cette 38e et dernière journée de Premier League, c’est à la cave, au fond du classement, qu’on le trouve. Car quoi qu’il arrive dès 17h30 (heure suisse), deux institutions du football anglais quitteront l’élite.

Everton (17e avec 33 points), Leicester City (18e/31) et Leeds United (19e/31) vivront l’angoisse à domicile. Au bout du suspense (ou pas), deux d’entre eux rejoindront Southampton - déjà relégué - en Championship. Et ils vivront ce traumatisme sportivo-économique devant leur public. Trois drames en perspective, dont un seul se transformera en grand ouf de soulagement.

La «chance» d’Everton

Les supporters d’Everton, qui chantent la gloire au passé depuis longtemps (neuf titres de champion jusqu’en 1987), vivent la trouille en direct depuis deux saisons. Sauvés un peu par miracle la saison dernière, les Blues ont la chance de ne pouvoir s’en remettre qu’à eux-mêmes: s’ils battent Bournemouth à Goodison Park, ils seront sauvés. Mais est-ce une bonne nouvelle d’avoir son sort entre ses mains, lorsqu’on affiche autant d’inconstance et qu’on a Jordan Pickford dans les buts?

On verra. Une chose est sûre: une descente en Championship constituerait une immense catastrophe industrielle pour Everton, le club qui compte le plus de saisons passées dans l’élite anglaise depuis le premier cru de 1888/89 (120, contre 109 à Aston Villa et 108 à Liverpool). Pour être honnête, un fiasco viendrait assez justement sanctionner le «règne» de Farhad Moshiri, qui multiplie les investissements colossaux et sans fondements depuis 2016.

De transferts ratés en valses des entraîneurs et dirigeants, l’homme d’affaires anglo-iranien, de surcroît privé en chemin de son compère et co-investisseur ouzbek Alisher Usmanov, a mené le club au bord du gouffre sur le plan sportif; et déjà dans le trou, au niveau financier. S’il a le bonheur de se sauver sur le terrain, Everton devra encore s’en sortir devant les diverses instances. Avec 370 millions de pertes accumulées lors des trois derniers exercices, les Blues ont enfreint les règles en vigueur. Cinq clubs ont menacé d’attaquer en justice, dont les deux autres protagonistes du jour.

Tristes fins

Leicester, sensationnel champion d’Angleterre en 2016, reçoit West Ham ce dimanche. Les Foxes, qui ont l’avantage d’une meilleure différence de buts (-18), doivent l’emporter et espérer un faux pas d’Everton (-24) qui ne pourrait se contenter d’un nul. En cas de culbute, il s’agirait de la triste fin d’une époque dorée pour Jamie Vardy et ses coéquipiers.

Quant à Leeds (-27), il doit aussi absolument s’imposer devant Tottenham. Mais les Mighty Whites, remontés en Premier League sous la baguette de Marcelo Bielsa en 2020, ont besoin que leurs deux rivaux trébuchent. Sinon, ce sera le retour à la case départ, avec des brumes de novembre avant même que l’été ne commence.

Une catastrophe industrielle (Everton), la fin brutale d’un conte de fées (Leicester) ou une rude désillusion (Leeds), sans aucune garantie d’avenir dans les trois cas. Le décor est planté. C’est là, tout au fond, que se trouve le sel de cette dernière journée de Premier League. Avec des dizaines de milliers de types qui vont la vivre la peur au ventre.

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