IsraëlQuatre Palestiniens tués par les forces israéliennes
L’armée israélienne a abattu quatre Palestiniens, dont un assaillant, en Cisjordanie et à Jérusalem.
Quatre Palestiniens, dont l’auteur d’une attaque et un combattant, ont été tués jeudi par les forces israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem, sur fond d’une poussée des violences liées au conflit israélo-palestinien. Dans l’après-midi, l’armée israélienne a indiqué mener un raid à Jénine, bastion des factions armées dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. «Il y a deux martyrs tués par balles par les forces d’occupation et quatre personnes blessées (…)», a déclaré dans un communiqué le Ministère palestinien de la santé. Selon des sources locales, l’un des deux hommes tués est Farouq Jamil Salameh, 28 ans, un commandant des brigades al-Qods, branche armée du Jihad islamique, second mouvement islamiste palestinien après le Hamas.
Plus tôt dans la journée, dans la Vieille Ville de Jérusalem, située dans la partie orientale occupée depuis 1967 par Israël, un Palestinien de 20 ans, Amer Bader, a été abattu par les forces de l’ordre après avoir blessé trois policiers dans une attaque. L’homme «a sorti un couteau et a poignardé un officier», a indiqué la police. «Du fait de cette attaque au couteau, trois officiers de police ont été blessés» au total. L’hôpital Shaare Zedek a indiqué avoir traité deux blessés, dans un état stable. «L’un souffrait de coups de couteau dans le torse et l’autre avait des blessures par balles dans la jambe.»
Avant l’aube, les forces israéliennes ont tué un Palestinien lors de heurts à Beit Duqqu, village situé juste au nord de Jérusalem, en Cisjordanie. Selon des témoins et le Ministère palestinien de la santé, Daoud Mahmoud Khalil Rayan, 42 ans, a été tué par «balles réelles en plein cœur» lors d’une marche en hommage à un Palestinien tué la veille après avoir mené une attaque anti-israélienne.
Ces violences surviennent dans la foulée des élections législatives mardi en Israël qui devraient permettre à Benjamin Netanyahu de retourner au pouvoir grâce à ses alliés, les partis religieux et de l’extrême droite.
Levée du siège de Naplouse
Dans la foulée d’attaques meurtrières en Israël en mars et avril derniers et d’autres attaques anti-israéliennes qui ont suivi, l’armée israélienne a mené plus de 2000 raids en Cisjordanie, notamment dans les secteurs de Jénine et Naplouse. Ces raids, et les heurts qui y sont parfois associés, ont fait plus de 120 morts côté palestinien, le bilan le plus lourd depuis sept ans et le deuxième plus élevé depuis la fin de la seconde Intifada, soulèvement palestinien du début des années 2000, selon l’ONU.
Autour de Naplouse, l’armée israélienne a levé son siège imposé depuis trois semaines après une attaque mortelle contre un soldat revendiquée par un groupe de combattants locaux, Areen al-Oussoud ou «Le repaire des lions». Après cette attaque, l’armée avait bloqué ou filtré l’accès à Naplouse et avait intensifié ses raids dans cette grande ville du nord de la Cisjordanie, ciblant ce groupe et faisant plusieurs morts.
Après une évaluation de la situation, «il a été décidé que le bouclage général imposé aux entrées et sorties de Naplouse allait être levé», a indiqué l’armée dans un communiqué. Selon un journaliste de l’AFP sur place, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh et le représentant de l’Union européenne pour les Territoires palestiniens, Sven Kühn von Burgsdorff, se sont rendus sur place jeudi.