JuraOui… non… puis oui à la géothermie profonde
«Le Quotidien Jurassien» annonce une volte-face du gouvernement finalement favorable à un projet de forage, comme à ses débuts.
![Vincent Donzé](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/751d7ea0-c3b6-4a27-8383-dcc473c55bb5.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=5391b0d5c1ef3f2e4412468145cfbd47)
![Le terrain concerné est situé à Glovelier, côté Bassecourt. Le terrain concerné est situé à Glovelier, côté Bassecourt.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/4879e0d8-147e-4a05-9fb6-a9275d5ac120.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1600%2C1065&fp-x=0.5&fp-y=0.5004694835680751&s=9c7ed5adb5afcebb3155cec14d36faec)
Le terrain concerné est situé à Glovelier, côté Bassecourt.
lematin.ch/Vincent DonzéAutorisé par le gouvernement jurassien avant d’être enterré, un projet de géothermie profonde est finalement ressuscité. «Le Quotidien Jurassien» révèle ce rebondissement: après avoir lancé en 2020 une procédure visant à annuler les autorisations délivrées par ses soins en 2015, les ministres ont décidé d’effectuer une volte-face.
La reprise du projet passe par une nouvelle convention avec le promoteur. «Le Quotidien Jurassien» indique que «personne n’est dupe»: un arrêt définitif du projet aurait permis au promoteur de réclamer des millions de francs d’indemnités. «Connaissant l’état des finances du canton du Jura, toute explication devient superfétatoire», conclut le «QJ».
«Dénuée de risque»
Les commentaires fleurissent déjà sur les réseaux sociaux: «Un gouvernement kamikaze cède au chantage malhonnête. De ce fait il accepte de mettre en danger, en toute connaissance de cause, la population et les entreprises jurassiennes», écrit un opposant.
Réaction du député Raoul Jaeggi, conseiller communal de Haute-Sorne: «La phase exploratoire est dénuée de tout risque. Un projet expérimental ne signifie pas qu’on joue aux apprentis sorciers, mais qu’il n’y a pas d’obligation de rendement», dit-il, en constatant que «les tremblements de terre survenus cet hiver en Haute-Ajoie étaient 50 fois plus forts que la limite où on arrête tout à Haute-Sorne».
![Le village de Glovelier fait partie de la commune de Haute-Sorne. Le village de Glovelier fait partie de la commune de Haute-Sorne.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/985cbd50-392d-4a8c-8187-0cf0c307bdf5.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=5e9c07fac074188270b460bfb236e83c)
Le village de Glovelier fait partie de la commune de Haute-Sorne.
lematin.ch/Vincent DonzéQuand il était opposé à la poursuite du projet, le gouvernement invoquait des «événements négatifs intervenus dans d’autres projets» et «des réactions fortes dans la population et le monde politique». Il envisageait alors de révoquer l’arrêté d’approbation d’un plan spécial cantonal entré en vigueur en 2015 pour ce projet pilote.
La validité du plan spécial a été confirmée en 2018 par le Tribunal fédéral, mais suite à un séisme intervenu en 2017 en Corée du Sud, à Pohang, le gouvernement jurassien a gelé la suite des démarches et a demandé différentes analyses.
Concept solide
Selon un rapport du Service sismologique suisse (SED), «le concept global d’évaluation et de gestion des risques validé par les autorités pour le projet Haute-Sorne s’avère solide». Mais des propositions d’améliorations du dispositif prévu étaient toutefois formulées.
Le projet de Glovelier est porté par Géo-Energie Suisse SA. Le Parlement jurassien a adopté une motion favorable à un «Stop définitif» et la population a plébiscité une initiative populaire invalidée par la suite.
Cadre sécuritaire
Ce matin, le gouvernement a indiqué revoir différentes bases du projet «avec l’objectif de renforcer le cadre sécuritaire de chaque étape». Il s’est dit «conscient des enjeux énergétiques et de la nécessité de mener une politique de développement des énergies renouvelables intégrant les impératifs sécuritaires, la protection de la population et de l’environnement».
Le gouvernement jurassien estime que «le canton a beaucoup à gagner avec un tel projet au regard des enjeux liés au défi climatique et aux impératifs de développement des énergies renouvelables». «Le projet actuel intègre déjà des paramètres sécuritaires considérables», précise-t-il.
La création d’un comité de patronage regroupant des autorités jurassiennes et fédérales permettra de «renforcer encore la supervision des étapes initiales et la mise en œuvre des mesures d’accompagnement du projet». «Le financement par la Confédération garantit la sécurité de ce projet», conclut le député Raoul Jaeggi.