Football: Ineos en pole pour racheter Manchester United? Bonne chance!

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FootballIneos en pole pour racheter Manchester United? Bonne chance!

D'après «The Sun», les dirigeants de Manchester United auraient une préférence pour l’offre de Sir Jim Ratcliffe, patron du LS entre autres, pour un rachat (partiel) des Red Devils. L'occasion de faire le point sur Ineos dans le sport.

Robin Carrel
par
Robin Carrel
Jim Ratcliffe garde quand même le sourire.

Jim Ratcliffe garde quand même le sourire.

AFP

Le quotidien britannique a affirmé que la famille Glazer, propriétaire du club d'Old Trafford, préférerait l'offre d'achat de 50% des parts de la part de la firme sise à Rolle. Elle la verrait d'un meilleur œil que la tentative de rachat venue du Cheick qatari Jassim Bin Hamad Al Thani, qui souhaite de son côté s'offrir la totalité de l'institution mancunienne. On parle là de chiffres à hauteur de plusieurs milliards de livres sterling.

Les fans de la troupe de Marcus Rashford et Scott McTominay préféreraient sans doute que les Glazer partent vite et très loin. Mais le duo américain Avram/Joel gagnerait finalement un peu plus en cédant seulement 50% de leur bébé. Par contre, si on parle en résultats sportifs, on ne saurait trop donner raison aux Mancuniens. Car depuis qu'ils s’est lancé dans le sport, disons que les résultats d'Ineos ne sont pas à la hauteur des sommes dépensées...

Le football

Alain Casanova juste après la relégation.

Alain Casanova juste après la relégation.

Freshfocus

Dans le canton de Vaud, les suiveurs du sport connaissaient de loin le nom de l'entreprise pétrochimique. Elle avait mis son nom un peu partout autour des patinoires du LHC. Puis, Ineos a fait l'acquisition du Lausanne-Sport en novembre 2017 et pas mal des derniers suiveurs du club alors à la Pontaise avaient des étoiles dans les yeux. Limite celles de la Ligue des champions.

Rien ne s'est passé comme prévu et c'est peu de le dire. Le LS était 5e à la trêve en 2017-2018, des renforts sont arrivés dont un certain Enzo Zidane et... le club a coulé cette saison-là. Les Lausannois devront attendre 2020 pour remonter. De quoi festoyer, d'autant plus que la firme de Rolle a mis beaucoup d'argent dans un nouveau stade à la Tuilière? Bien sûr que non. Le Covid et des mauvaises décisions gâchent tout et Lausanne retombe en Challenge League en 2022.

Didier Digard après le camouflet contre Bâle.

Didier Digard après le camouflet contre Bâle.

AFP

En prime, en 2019, le tête de pont du projet d’«Ineos Football» est parti bien plus au sud, sur les rives de la Méditerranée, à Nice. Une collaboration qui a vu quelques joueurs être prêtés au LS et qui avait aussi fait rêver sur la Promenade des Anglais. Jim Ratcliffe est, en effet, la plus grosse fortune britannique. Mais là non plus, les résultats n'ont pas franchement suivi.

Pire, l'OGC Nice a vécu quelques camouflets depuis le temps. Le club s'est certes à peu près stabilisé dans le haut de tableau de la Ligue 1 et les investissements y ont été conséquents. Mais entre la défaite en finale de Coupe de France l'année passée, l'élimination face à Bâle ce printemps et l’«affaire Galtier» ces derniers temps, rien n'est simple à l'Allianz Riviera.

La Formule 1

Lewis Hamilton en mauvaise posture au GP de Belgique 2022.

Lewis Hamilton en mauvaise posture au GP de Belgique 2022.

AFP

Au départ, en 2020 et malgré le Covid, Ineos est devenu simple sponsor de l'écurie Mercedes Grand Prix et tout s'est bien passé. Lewis Hamilton a dominé et les «Flèches d'argent» ont gagné le classement des constructeurs. Mais dès 2021, quand la firme pétrochimique est passée dans les rangs des actionnaires, les choses ont commencé à se compliquer et Max Verstappen a raflé la couronne mondiale des pilotes au dernier GP dans des conditions rocambolesques.

Depuis, les voitures allemandes ne sont plus les monstres qui écrasaient les week-ends de course. Les Mercedes, dont les voitures étaient à la limite du «conduisible» en début de saison à cause d'un incroyable phénomène dit de «marsouinage», n'ont remporté que l'avant-dernière course par George Russell. C'était la première fois de la carrière d'Hamilton qu'il ne gagnait pas la moindre épreuve en une saison! C'est encore compliqué cette année, d'ailleurs.

Le cyclisme

Egan Bernal et son équipe (médicale).

Egan Bernal et son équipe (médicale).

AFP

La bascule s'est faite en avril 2019 et le 1er mai, l'équipe Sky est devenue le Team Ineos. Et dès la première année, la formation britannique (qui avait terrorisé tout le monde sur les grands Tours depuis 2011 et les avènements de Bradley Wiggins et surtout de Chris Froome) gagne le Graal d'entrée. Egan Bernal s'offre le Tour de France à simplement 22 ans.

Les années suivantes, la Grande Boucle n'offrira que deux podiums à Ineos, mais le Colombien remporte tout de même le Giro 2021, tandis que l'espoir Tao Geoghegan Hart a gagné la Vuelta l'année précédente. Et puis sont arrivés les mastodontes Jumbo-Visma et l'UAE Team Emirates et les résultats ont plongé. Aussi parce que la poisse semble s'être invitée.

En 2020, Bernal a remarqué qu'il avait une jambe plus longue que l'autre et ça a causé une scoliose. Il a été absent plusieurs mois. Puis, en janvier 2022, le Colombien a percuté un bus à l'arrêt à l'entrainement et a frisé la paraplégie. Il revient très gentiment à un niveau correct. Dans le genre «pas de bol», que dire aussi de Geraint Thomas, à Thyon 2000 en 2021, qui est tombé en plein sprint pour la victoire à cause de mains gelées...

La voile

Attention à bâbord! Non, tribord. Euh…

Attention à bâbord! Non, tribord. Euh…

AFP

Ineos aime décidément beaucoup le sport et a annoncé, il y a 5 ans, inversir la bagatelle de 110 millions de livres sterling dans l'équipe britannique qui tentera de gagner la mythique Coupe de l'America en 2021, créée en 1851. «La Grande Bretagne n'a jamais gagné ce trophée, bien que ce soit elle qui l'a inventé et qu'elle a souvent essayé de le faire», disait alors Jim Ratcliffe. Sorry, good game

Au départ, l'Ineos Team UK était optimiste et les résultats suivaient. En tout début d'année, l'équipage britannique avait remporté les multiples Round Robin de la Prada Cup à Auckland, sans perdre la moindre régate en route! Et puis comme décidément rien n'est un long fleuve tranquille pour l'entreprise pétrochimique, du haut de sa tête de série No 1 pour devenir le challenge officiel de la prochaine Coupe de l'America, l'Ineos Team UK s'est incliné... 7-1 face aux Italiens de Luna Rossa. Caramba, encore raté.

Le rugby

Et encore une défaite contre l’Irlande…

Et encore une défaite contre l’Irlande…

AFP

S'il y a bien une marque qui fait l'unanimité dans le monde de l'ovalie, c'est celle du maillot tout noir de la Nouvelle-Zélande. Les All Blacks sont les plus forts depuis toujours ou presque et il n'y a pas grand-monde pour en douter. Mais là aussi, dès qu'Ineos a signé un partenariat de 6 ans avec la fédération locale, on dirait que le malédiction s'est abattue sur la NZR, la fédération nationale de la «Terre du long nuage blanc».

Le contrat a été signé au milieu de l'été 2021 et les résultats néo-zélandais ont commencé à fléchir. Entre novembre 2021 et août 2022, les All Blacks ont notamment perdu 6 matches sur les 8 qu'ils ont disputés, dont 3 revers contre l'Irlande et une défaite face à l'Argentine. Simplement impensable. Les «Néo-Zéds» ne sont même pas parmi les plus grands favoris de la prochaine Coupe du monde en France, pour qui les spécialistes citent plus facilement les Bleus, l'Irlande ou l'Afrique du Sud. Quand ça ne veut pas...

Mais quand même…

Enfin des sourires.

Enfin des sourires.

AFP

Bon, c'est vrai, on a peut-être un peu forcé le trait dans cet article et pas souligné les quelques réussites qui ont tout de même illuminé, certaines fois, le très britannique ciel pluvieux autour d'Ineos. Parmi les succès de la firme de Rolle, il y a obligatoirement le «Ineos 1:59 Challenge», même si les puristes ne seront pas d'accord et ils auront bien raison.

En 2019, dans des conditions largement artificielles, avec un wagon de 41 lièvres qui se sont relayés pour l'occasion, sur un parcours taillé pour (à 90% en ligne droite) et avec des chaussures magiques avec trois lames de carbone qui aident bien, le Kényan Eliud Kipchoge avait réussi à passer sous la barrière des deux heures sur marathon.

L'histoire a été écrite, c'est vrai, même si l'IAAF n'a jamais homologué ce record pour une flopée de bonnes raisons. C’est toujours ça de pris.

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