Xamax reçoit Sion et rêve de faire tomber le leader

Pour un coach, il ne doit pas être aisé de préparer une rencontre face à Xamax. Parce que l’on ne sait jamais quel visage offriront les Neuchâtelois. Celui d’une équipe capable d’infliger un cinglant 4-0 contre Thoune? Ou celui d’une formation qui multiplie les couacs à domicile à l’instar de celui récemment subi contre Bellinzone (0-1)?

On imagine donc les tribulations de Didier Tholot, le coach du FC Sion, au moment de plancher sur les différents scenarii potentiels de la soirée (coup d’envoi 20h15).

Ce Xamax-là serait-il déroutant jusqu’à brouiller à ce point les pistes? Jean-François Collet est le premier à s’interroger sur le réel niveau de sa formation. «C’est vrai que l’on ne sait jamais ce que l’on va avoir et à quoi s’en tenir à l’avance, assure le boss de la Maladière. On est vraiment les champions de l’irrégularité. Si ça ne part pas dans le bon sens, il devient difficile de ressortir la tête de l’eau. On manque de caractère parfois. On est beaucoup trop irrégulier pour nourrir de vraies ambitions.»

Au moment des retrouvailles entre Romands, ce Xamax-Sion fleure bon pourtant l’incertitude. «C’est un derby qui tombe au meilleur moment, reprend notre interlocuteur. On est un peu plus détendu. Pour nous, c’est un match de gala, on a tout à y gagner. On n’a pas d’excuses de ne pas vouloir faire plaisir à notre public.»

Avec le FC Sion, contre lequel il reste sur deux échecs cette saison (3-0 à la Maladière, 1-0 à Tourbillon), Xamax sait qu’il affronte l’équipe en forme du moment. «Sion ressemble déjà à une équipe de Super League. Je suis convaincu qu’il serait bien classé dans l’élite, peut-être même dans les six premiers. Et ce qu’ils ont fait contre YB en Coupe était juste magnifique (…) Plutôt que de jalouser, on devrait plutôt se réjouir d’avoir une formation romande en tête du classement.»

Même s’il ne le crie pas sur les toits, le club neuchâtelois rêverait au demeurant de faire tomber le leader, dont la seule défaite de l’exercice remonte au 25 septembre (3-2 contre Thoune). «Cela ajoute un peu de piment au match, reconnaît Jean-François Collet. On se doit de jouer libéré. Quand il n’y a pas vraiment d’enjeu, j’ai remarqué que l’on était souvent meilleur.» Les «rouge et noir» ne se sont plus imposés à domicile contre Sion depuis le 9 mars 2019 (3-1 grâce à un doublé de Pululu complété par un penalty de Nuzzolo) – c’était à l’époque en Super League.

À la Maladière ce vendredi soir, le visiteur valaisan n’évoluera pas en terrain conquis. En ayant déjà battu deux fois Thoune 4-0 cette saison et partagé l’enjeu à la Stockhorn Arena (1-1), Xamax estime avoir suffisamment fait sa part du boulot, ce que confirme son président. «On a déjà bien assez aidé Sion cette saison en faisant notre job.»

Au moment où Xamax entend se mettre le plus tôt possible définitivement à l’abri, le club n’a pas encore officialisé le maintien d’Uli Forte (49 ans) à son poste. Ce qui, sauf revirement peu vraisemblable, devrait être le cas dans les prochaines semaines. «Il n’y a pas de raison à ce que notre collaboration s’arrête en mai déjà. Il y a une envie réciproque de continuer ensemble.» Arrivé en avril dernier à Neuchâtel dans des circonstances que personne n’a oublié (Xamax occupait alors déjà un fauteuil de barragiste qu’il n’allait jamais quitter de toute la saison dernière), le technicien zurichois devrait donc rempiler.

Classé potentiellement à hauts risques, le derby court-il le risque de dégénérer? «J’espère vraiment que non, répond le boss de la Maladière. Je ne verrai pas de raisons objectives à ce que nos fans aillent se friter avec les gars de Sion…»

Quoi qu’il en soit, la sécurité sera renforcée autour de la Maladière et à l’intérieur du stade. Afin de prévenir tous risques de débordement.