Coupe du monde: Nos souvenirs les plus marquants sur la carrière de Lionel Messi

Lionel Messi, cheveux longs et N^o 19 floqué sur son maillot du Barça. C’est une autre époque. C’est surtout la naissance d’un des meilleurs joueurs de l’histoire, si ce n’est le meilleur. L’action du génial argentin contre Getafe en demi-finale de la Coupe du roi en 2007 résume à elle seule le talent hors norme de celui qui deviendra septuple Ballon d’or. Un solo depuis la ligne médiane, fait de vitesse et d’une technique ahurissante, qui a mis dans le vent toute une défense ainsi que le gardien adverse. Un régal. La comparaison avec le but de Diego Maradona contre l’Angleterre à la Coupe du monde 1986 a immédiatement sauté aux yeux du monde entier. Son irrésistible ascension vers le trône ne faisait dès lors plus aucun doute.

C’est le cauchemar de tous les défenseurs. Lorsqu’il part dans ses solos, Lionel Messi est inarrêtable. Sa vitesse d’exécution, son équilibre, sa façon de lire le positionnement de ses adversaires et de leur donner le tournis sont un régal pour les spectateurs. On se souvient comment l’Argentin avait enrhumé Boateng en demi-finale de la Ligue des champions 2015 entre le Barça et le Bayern. En 2011, il avait fait encore mieux à ce même stade de la compétition. Le septuple Ballon d’or avait slalomé entre quatre joueurs du Real avant de croiser sa frappe pour tromper Casillas. Savoureux!

25, 42, 49, 58, 84: ce ne sont pas les chiffres d’une combinaison de loto, mais bien les minutes d’un seul et même match auxquelles Lionel Messi a marqué. C’était le 7 mars 2012, en 8^e de finale de la Ligue des champions, face au Bayer Leverkusen. Le FC Barcelone, déjà vainqueur 3-1 à l’aller en Allemagne, s’est promené ce soir-là, infligeant une véritable gifle au club allemand (7-1). Et le génial Argentin en a profité pour devenir le premier joueur de l’histoire à signer un quintuplé dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. La légende était déjà en marche, elle n’a fait que se solidifier ce soir-là.

Quand on évoque Lionel Messi, on pense évidemment à ses années au FC Barcelone et les affrontements avec le rival madrilène, notamment à celui du 23 avril 2017. Ce jour-là, dans un stade Santiago Bernabeu plein, l’Argentin offre la victoire à son équipe à la 92^e minute. Ce but symbolise la patte gauche du natif de Rosario. On ne compte plus le nombre de fois où il a déjoué les gardiens avec sa petite frappe enroulée. Plus que le but, c’est la célébration avec un Messi qui brandit le maillot de son club de toujours qui reste en mémoire.

Lionel Messi n’a pas atteint le Panthéon du sport dimanche en remportant avec l’Argentine le plus beau et prestigieux des trophées dont peut rêver un footballeur. Ses innombrables victoires dans toutes les compétitions auxquelles il a participé, avec le FC Barcelone surtout, lui ont depuis longtemps permis de faire partie des plus grands sportifs de tous les temps. Une avalanche de titres auxquels il a fait plus que contribuer grâce à ses buts et des gestes venus d’ailleurs. Mais l’image que je garderai à jamais est celle de Lionel Messi brandissant la Coupe du monde. Un graal ultime qui récompense non seulement une carrière hors norme mais qu’il a surtout su conquérir au terme d’une prestation exceptionnelle d’authentique leader en finale. Le genre de prestation individuelle au service du collectif dont nombre de ses admirateurs ne l’estimaient peut-être plus capable à 35 ans.

Pour un vieil «hincha» de l’Argentine comme moi, ressortir un moment marquant de la carrière de «Leo» est un cruel dilemme. Mais il est certain que la victoire en Copa America en 2021 face au Brésil (1-0) a été un moment clé sur le chemin de la victoire au Qatar, dimanche soir. D’abord parce que l’Argentine n’avait rien gagné depuis 1993, exception faite du titre olympique en 2008 (avec Messi). Mais surtout parce qu’au Brésil Messi est devenu le patron que le monde entier a découvert à Doha. Cette victoire au Stade Maracanã, face à l’ennemi de toujours, et les matches du tournoi ont validé le choix organisationnel de Lionel Scaloni, avec une équipe au service d’un Messi qui s’est battu comme un lion jusqu’au bout. Et ce n’était que le début du rêve…