Trafic routierLe Parlement prêt à élargir toute l’autoroute Lausanne-Genève
Après le National, le Conseil des États a accepté à son tour une motion demandant une A1 élargie à au moins 6 voies entre Lausanne et Genève et Berne-Zurich.
- par
- Christine Talos
C’est décidé: le Conseil fédéral va devoir plancher sur l’élargissement à au moins six voies de l’autoroute A1 sur les tronçons Lausanne-Genève ainsi que Berne-Zurich. Après le feu vert du National en septembre, le Conseil des États a accepté à son tour par 31 voix contre 12 une motion UDC en ce sens mardi.
L’A1, longue de 410 km, est la plus longue autoroute de Suisse. Mais ses tronçons sont chroniquement les plus surchargés du pays, ce qui coûte cher à l’économie, a rappelé Thierry Burkart (PLR/AG) au nom de la commission. Certains secteurs, côté alémanique, ont déjà été élargis à six voies ou vont l’être. La motion propose de poursuivre cet effort entre Genève et Lausanne et Berne et Zurich, a-t-il rappelé.
Un signal pour Berne
La gauche était opposée au texte. Toutes les études montrent que plus on agrandit la capacité des routes, plus le trafic augmente, a souligné Mathias Zopfi (Verts/GL). «Ces élargissements agissent comme des aspirateurs à voitures», a renchéri Carlo Sommaruga (PS/GE), ce qui va à l’encontre de la stratégie climatique de la Confédération. La motion est en outre inutile, selon eux, des aménagements ayant déjà été prévus sur l’A1 dans le cadre d’un paquet de 14 milliards accordés fin septembre par le Parlement (lire l’encadré) aux autoroutes.
«Il s’agit d’un signal, même si d’autres projets d’élargissement ont déjà été approuvés», s’est défendu le ministre des Transports Albert Rösti, favorable, tout comme la droite, à la motion. Il a mis en avant les 40’000 heures de bouchons en Suisse en 2022, dont un tiers dû à l’A1. «Il est du devoir de notre génération de mettre l’infrastructure à la disposition de la génération suivante, afin qu’elle puisse faire face aux besoins de mobilité, comme nos ancêtres l’ont fait dans les années 60. Imaginez où nous serions aujourd’hui si ce réseau d’autoroutes n’avait pas été planifié à l’époque!» a-t-il lancé.
Référendum de l’ATE déposé début 2024
Pour rappel, l’été dernier, Albert Rösti s’était déjà dit favorable à l’élargissement de l’A1, estimant ses coûts à 10 milliards. Fin septembre, le Parlement avait de son côté approuvé un crédit de 14 milliards pour entretenir et développer les autoroutes suisses. Il comprenait déjà des projets d’extension pour l’autoroute A1 vers Genève et Nyon (mais pas l’intégralité du tronçon Genève-Lausanne). L’ATE avait alors lancé un référendum contre le projet. Le référendum a désormais obtenu 72’000 signatures et sera déposé début 2024, a fait savoir l’association mardi. Ce qui ne l’empêche pas de monter au créneau contre la décision du jour des États. «À peine le Parlement a-t-il adopté son programme d’extensions autoroutières ruineux et démesuré qu’il lance un nouveau mégaprojet insensé», a ainsi déploré Isabelle Pasquier-Eichenberger, vice-présidente de l’ATE.