Ski alpinCe que les Suissesses attendent de Zermatt/Cervinia
Les premières épreuves de vitesse de la saison devraient être disputées au pied du Cervin samedi et dimanche. Tour d’horizon de ce qu’y gagnent les Helvètes.
- par
- Rebecca Garcia Cervinia
À chaque début de saison, les premiers entraînements prennent des allures de rounds d’observation. Si les skieurs et skieuses se croisent parfois en Amérique du Sud ou sur les glaciers, le moment de se mesurer réellement en public n’arrive qu’une fois la reprise des courses. Celles de Zermatt/Cervinia, les stations qui devraient accueillir les deux premières descentes de l’exercice 2023/24, ne font pas exception. Si la météo s’annonce encore trop capricieuse pour promettre la tenue des épreuves, la délégation suisse n’espère qu’une chose: pouvoir chausser les skis et prendre le départ. Pour des objectifs bien précis.
S’inscrire au sommet du classement
Corinne Suter ne cache pas ses ambitions. En même temps, elle en a le droit. La Schwytzoise championne olympique de descente a terminé à la troisième place du classement de la discipline la saison dernière, derrière Sofia Goggia et Ilka Štuhec. Son but cette année? «J’aimerais avoir de la constance», a annoncé jeudi Corinne Suter, qui espère conserver son énergie jusqu’aux dernières courses, à Saalbach (AUT).
La skieuse schwytzoise admet que la concurrence est rude, et qu’elle n’a aucune idée du niveau actuel de ses rivales. Mais ses performances passées ont démontré qu’elle savait se mêler à la lutte pour la tête du classement.
Trouver son rythme de croisière
Comme chaque année, Michelle Gisin se présente à la presse avec un grand sourire, des ébauches de solution pour créer un nouveau calendrier de Coupe du monde et de la vitesse. Elle a terminé à la onzième place de l’entraînement, jeudi sur la Gran Becca.
La skieuse d’Engelberg estime qu’il s’agit d’une «bonne piste pour commencer la saison». En quête d’un podium depuis sa troisième place au super-G de Courchevel/Méribel en mars 2022, la polyvalente skieuse a bien l’intention de prouver qu’elle s’est définitivement adaptée à son matériel. «Il m’a fallu m’adapter aux nouvelles lignes», a-t-elle expliqué jeudi, en conférence de presse.
Les descentes de Zermatt/Cervinia ne sont pas les seules épreuves inscrites dans son calendrier, au contraire. Michelle Gisin souhaite continuer à disputer le maximum de courses tant qu’elle le peut. Elle entend toutefois se concentrer sur la vitesse, au détriment du slalom.
Éprouver le plaisir du ski
Pas franchement connue pour parler avec la langue de bois, Lara Gut-Behrami n’a pas failli à sa réputation. La Tessinoise a parlé des «conditions pas marrantes» à l’entraînement, jeudi. Des conditions météorologiques qui offraient une visibilité réduire et passablement de vent au moment d’explorer pour la première fois le tracé de Zermatt/Cervinia. «Même la meilleure piste du monde, après trois semaines de neige et de vent, ce n’est pas super», a-t-elle estimé, sans blâmer qui que ce soit si ce n’est mère Nature.
Avant d’entamer la saison, Lara Gut-Behrami avait exprimé ses doutes. Elle ne sait pas jusqu’à quand elle ressentira le plaisir de skier, mais elle compte bien en profiter tant qu’elle le peut. Elle l’a encore rappelé devant la presse jeudi. «Des fois, tu ne te rends pas compte que tu as du plaisir quand tu as gagné, car ça devient un devoir.» Le ski-plaisir, donc, qui va quand même de pair avec les résultats.
Gagner sa place
Noémie Kolly a aussi pensé à raccrocher les skis. A 25 ans, la Fribourgeoise doit à nouveau se battre pour sa place en Coupe du monde. La première de ses opportunités se trouvait au pied du Cervin, pour les premières épreuves de la saison. «Nous sommes trois pour une place», a-t-elle affirmé jeudi. Elle n’a pas été choisie par ses entraîneurs.
Zermatt/Cervinia ne représentait pas l’objectif final, qui consiste à retrouver une place fixe au plus haut niveau. Pour y parvenir, Noémie Kolly a choisi une nouvelle approche assez originale. «J’essaye de ne plus regarder mes chronos», a lancé la Fribourgeoise. Plutôt que de se frustrer autour des chiffres, elle cherche davantage à travailler avec les vidéos et le ressenti. «Je sais que je suis plus lente à l’entraînement qu’en course», a-t-elle ajouté en guise d’explication. Reste à voir si cela lui permettra de quitter à nouveau la Coupe d’Europe. L’antichambre d’une Coupe du monde à laquelle elle a déjà pris goût.