CommentairePourquoi Timo Meier contribue à la crise de New Jersey
La plus helvétique des 32 équipes de NHL pourrait ne pas participer aux play-off du championnat de NHL alors qu’elle figurait parmi les cadors. Un Suisse y est en partie responsable.
- par
- Emmanuel Favre
Pressenti pour être l’un des candidats aux grands honneurs avant le début de la saison 2023-2024 du championnat de NHL, New Jersey se qualifiera-t-il pour les séries éliminatoires? Si elle avait semblé saugrenue il y a quatre mois, la question est appropriée à 26 matches du terme de la portion régulière du calendrier. Assommé par les New York Rangers, ses rivaux historiques, dans la nuit de jeudi à vendredi dans son Prudential Center (1-5), le club des trois Suisses accuse un passif de cinq unités (avec deux matches en main) sur le dernier strapontin synonyme d’invitation aux duels printaniers.
Face aux patineurs venus de l’autre rive du fleuve, les Helvètes n’ont pas influencé la météo. Le défenseur zurichois Jonas Siegenthaler (26 ans) a rendu une carte de -2, le centre valaisan Nico Hischier (24 ans) l’a imité tandis que l’ailier appenzellois Timo Meier (27 ans) s’est douché avec un différentiel de -1 et porté son bilan saisonnier à un épouvantable -25. Pas terrible, disons, pour l’attaquant le mieux rétribué par la direction des Diables (8,8 millions de dollars américains). Seuls huit professionnels, dans l’ensemble des 32 organisations du circuit, ont façonné un plus mauvais différentiel.
Une erreur de casting?
Les performances décevantes de Timo Meier sont d’ailleurs l’une des raisons des insuccès de l’équipe entraînée par Lindy Ruff. Après avoir bénéficié d’une grande liberté avec les San Jose Sharks, son ancienne adresse, Meier produit au rythme de la limace dans un système plus contraignant où on lui demande aussi de patiner dans sa zone défensive. Sa fiche: 43 matches, 10 buts, 22 points. A titre comparatif, il avait touché 35 fois la cible en 77 sorties lors de sa dernière campagne complète avec les Sharks.
Meier, qui constitue peut-être une erreur de casting, n’est évidemment pas le seul responsable de la situation. Les Devils ont perdu plusieurs de leurs joueurs d’impact au combat, composant notamment depuis le 28 novembre sans son défenseur No 1 Dougie Hamilton, pendant 16 matches sans son centre No 1 Jack Hughes ou, comme actuellement, sans son gardien No 1 Vitek Vanecek.
Gardiens en mode passoire
Il n’empêche que la gestion des portiers reste une énigme. Quand il est en santé, Vanecek n’est pas aussi dominant que devrait l’être un No 1 (89% d’arrêts). Quant à son substitut, l’Allemand Nico Daws, il n’a effectué que 72% de parades contre les Rangers, et ce deux soirs après avoir rendu une carte de 76,9% à Washington.
Comme quoi, les coupables ne sont pas uniquement à trouver sur la glace. Il y aussi des hommes avec une cravate qui ont confié des rôles clés à des personnes qui n’en ont visiblement pas l’envergure.