Budget de la ConfédérationLes EPF songent à restreindre l’accès des étudiants étrangers
Les écoles polytechniques de Lausanne et Zurich pourraient freiner l’afflux des étrangers sur ses bancs. En cause, notamment, les restrictions budgétaires à venir.
Le Conseil des Ecoles polytechniques fédérales de Lausanne et Zurich (EPFL et EPFZ) envisage de mettre des bâtons dans les roues des étrangers qui voudraient venir y étudier. C’est ce qu’annonce la «NZZ am Sonntag» ce dimanche. À l’heure actuelle, près de 50% des personnes qui étudient dans les deux écoles sont étrangères. Elles sont majoritaires chez les étudiants en master et même 80% chez les doctorants.
Or, le budget risque de se resserrer. Le Conseil fédéral doit faire des économies pour assainir les finances publiques et Karin Keller-Sutter a annoncé que tous les départements devront faire 2% d’économies sur leur budget. Et, contrairement aux universités, les EPF sont financées surtout par la Confédération, et non par les Cantons. Elles seront donc plus touchées.
Réactions diverses des politiques et étudiants
Plusieurs options sont sur la table, selon le journal dominical. Un numerus clausus, comme pour les étudiants en médecine dans les universités. Mais aussi une hausse des taxes d’études pour les étrangers seulement. Ou, enfin, une exigence plus élevée en matière de notes moyennes pour entrer dans les cursus des EPF.
Les politiciens sont circonspects. La NZZ a interrogé des membres des grands partis et le numerus clausus n’a pas la cote. En revanche, du côté des partis bourgeois, l’idée d’augmenter les taxes d’études pour les étrangers peut sembler acceptable. «Ce qui est important, c’est que les Suisses ne doivent pas payer plus», dit un élu du Centre. Au PLR, on accepterait de rehausser les exigences sur les notes au moment de l’inscription. Et, à l’UDC, on saute sur l’occasion pour demander à ce que les numerus clausus soient instaurés en premier dans les universités, pour les étudiants en sciences sociales, qui seraient trop nombreux et feraient des études trop longues.
Par contre, du côté des représentants des associations étudiantes, toutes ces options sont à rejeter. Une inégalité de traitement entre Suisses et étrangers ne serait pas envisageable. Le Conseil des EPF doit se réunir en mars. Une décision n’est toutefois pas pour tout de suite.