L’AIEA appelle Téhéran à revenir sur l’exclusion des inspecteurs

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Nucléaire iranienL’AIEA appelle Téhéran à revenir sur l’exclusion des inspecteurs

L’Iran a retiré samedi l’accréditation de plusieurs experts de l’ONU, en riposte à un avertissement lancé par les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Rafael Grossi, à Vienne (Autriche), le 11 septembre 2023.

Rafael Grossi, à Vienne (Autriche), le 11 septembre 2023.

AFP

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a exhorté lundi l’Iran à reconsidérer sa décision de refuser l’accès à ses principaux inspecteurs chargés de contrôler le programme nucléaire iranien, affirmant à l’AFP que tout manque de coopération entraînerait de graves conséquences.

L’instance onusienne avait annoncé samedi que l’Iran avait retiré l’accréditation de plusieurs de ses experts, une décision que Téhéran a pris en riposte à un avertissement lancé par les États-Unis et les pays européens du groupe E3 (France, Allemagne et Royaume-Uni). «Nous devons leur demander de revenir sur cette décision», a déclaré le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, dans un entretien à l’AFP à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

«S’ils ne coopèrent pas avec l’AIEA, ils n’obtiendront pas ce qu’ils veulent: les assurances qu’ils veulent voir, la confirmation qu’ils veulent voir, l’approbation de la communauté internationale», a-t-il dit en référence aux gestes de désescalade attendus pour permettre un allègement des sanctions contre Téhéran. La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont appelé lundi l’Iran à «revenir» sur sa décision d’interdire l’accès aux inspecteurs de l’AIEA.

Zaporijjia

Rafael Grossi a également déploré l’intensification de l’activité militaire autour de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les forces russes depuis mars 2022. «Les opérations militaires se multiplient dans la zone, mes inspecteurs me disent que le niveau d’activité militaire est palpable», a déclaré Rafael Grossi à l’AFP. «C’est bruyant et ça se rapproche».

«Chaque jour qui passe sans accident nucléaire est un bon jour pour nous», dit-il. Depuis début juin, les troupes de Kiev mènent une contre-offensive dans la zone proche de Zaporijjia, à l’est et au sud du pays, pour tenter de reprendre les territoires détenus par la Russie depuis le début de l’invasion en février 2022. Pour Kiev, reprendre le contrôle de cette centrale nucléaire, la plus grande d’Europe avec une capacité de 6000 mégawatts, est vital pour fournir de l’électricité à toute l’Ukraine.

Mais le directeur de l’AEIA souligne qu’une attaque directe contre la centrale ou une interruption de l’alimentation électrique externe pourrait conduire à un accident nucléaire avec des conséquences radiologiques. «Donc, ce que nous devons faire, c’est garantir (…) qu’il n’y aura pas de dégradation profonde de la situation», a-t-il déclaré.

Pas inquiété par Pyongyang

Évoquant le récent voyage du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un en Russie et ses rencontres avec le président Vladimir Poutine, Rafael Grossi s’est dit convaincu que Moscou ne partagerait pas ses technologies nucléaires avec Pyongyang.

La tournée de Kim Jong-un en Russie la semaine dernière a attisé les craintes des Occidentaux sur la possibilité que Pyongyang, isolé et doté de l’arme nucléaire, puisse fournir à Moscou des armes pour sa guerre en Ukraine.

Au cours de son voyage, le dirigeant nord-coréen a tout inspecté, depuis les fusées spatiales russes jusqu’aux sous-marins. «Personnellement, je n’ai aucune indication ni aucune raison de croire que des réunions de ce type conduisent à des risques de prolifération», a déclaré Rafael Grossi.

(AFP)

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