FootballNos paris pour 2022: Christian Constantin n’entraînera pas le FC Sion
Un boss du club valaisan qui reste en tribunes au lieu de s’improviser coach, c’est l’un des cinq audacieux paris que LeMatin.ch a choisi de tenter pour le millésime à venir. Découvrez-les tous.
- par
- Nicolas Jacquier
On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. A Tourbillon, Christian Constantin a souvent eu l’occasion d’adopter cet adage en jouant les pompiers de service, à la suite d’une situation qu’il avait lui-même provoquée. Ainsi le président du FC Sion s’est-il à plus d’une reprise substitué à son ancien entraîneur au bord de la touche dans un rôle de composition qu’il affectionne. Après avoir déjà relayé Uli Stielike (2008), Umberto Barberis (2009), Laurent Roussey (2012), Didier Tholot (2016) et Murat Yakin (2018), on l’avait encore vu succéder en mars 2021 à Fabio Grosso. «Quand il s’agit de faire les choses, je pense être le plus à même de les réaliser dans l’urgence. Je peux ainsi me virer aussi plus facilement!» a-t-il souvent eu l’occasion de marteler afin de justifier sa présence sur la touche. Ce printemps, son bilan sportif s’était soldé par une victoire (fêtée contre Lausanne à la Tuilière) et une défaite subie à domicile contre Servette.
Mais cette époque-là est révolue. En 2022, Christian Constantin se tiendra coi. Au moment où son club a entamé sa restructuration (avec les arrivées de Gelson Fernandes et de Massimo Cosentino à des postes importants), on ne le verra pas souffler dans les oreilles de Paolo Tramezzani ni dans celles d’un éventuel successeur. Même si l’intéressé continuera de brûler du feu de la passion, d’aucuns pourraient y voir le temps de la sagesse…
On savait déjà que le gamin avait de l’or au bout des pieds quand bien même ses apparitions se faisaient avant cela parfois rares. 2021 a été l’année de la confirmation pour le joyau du Servette. Entre la place de titulaire qu’il a gagné à la Praille et une première convocation en équipe de Suisse A cet automne, Imeri a explosé. De quoi forcément susciter quelques convoitises à propos d’un jeune homme de 21 ans lié au club «grenat» jusqu’en juin 2023.
On peut déjà tous imaginer que le No 17 n’ira pas au terme de son contrat. Le néo-international, dont la valeur marchande est en train d’exploser, est certes toujours servettien. La seule question qui importe est de savoir jusqu’à quand? Alors qu’il est logiquement attiré par l’étranger, il nous étonnerait qu’Imeri fasse le pas et rebondisse dans un grand championnat européen dès cet hiver. «Kastriot se concentre à 100% sur le second tour», a d’ailleurs confirmé Gezim Ibrahimi, son agent. Parions donc sur un départ l’été prochain alors que l’intéressé aura acquis quelques expériences supplémentaires, alourdi son bagage et sans doute réussi à faire monter les enchères! Alors définitivement oui, l’enchanteur du SFC touchera son bon de sortie en juin prochain.
Des Vaudois paradant sur les quais d’Ouchy au soir du 15 mai prochain, jour de finale à Berne? On veut y croire! Au moment où le LS tremble pour son maintien en Super League, c’est certes là un pari sacrément risqué. Que l’on n’hésite pourtant pas à tenter dès l’instant où la route menant au Wankdorf s’est considérablement dégagée avec les éliminations prématurées de Bâle (à Carouge), Young Boys (à Lugano) et Zurich (à Yverdon) au tour précédent. De quoi faire du club de la Tuilière à son tour un favori, non?
Alors que le tirage au sort s’est montré plutôt clément – le 8 février, à l’enseigne des quarts de finale, les joueurs de Borenovic affronteront ceux de Forte dans un savoureux derby vaudois au stade municipal – Lausanne aurait tort de bouder une compétition qui peut lui faire retrouver les charmes de l’Europe en trois matches. Le club de la capitale olympique n’a plus fait main basse sur la Coupe depuis 1999 et sa finale remportée 2-0 contre Grasshopper. Vingt-trois ans plus tard, le LS devra surtout veiller à ne pas imiter le triste exploit que le FC Zurich avait réalisé en 2016: celui d’être relégué en Challenge League tout en ayant remporté la Coupe. Ce serait trop ballot…
Après le cavalier seul des Bernois, lesquels avaient fêté la saison dernière un quatrième titre de champion successif avec 31 (!) points d’avance sur Bâle, l’excellente première partie d’exercice du FC Zurich est venue rompre la monotonie et apporter un peu de piment dans un championnat en manquant jusque-là cruellement. Couronné champion d’hiver (devant Bâle et YB), l’échappé du Letzigrund devrait néanmoins finir par rentrer dans le rang. Voilà qui plaide à nos yeux en faveur du locataire du Wankdorf.
Sur le point de récupérer la majorité de ses blessés et dorénavant concentré sur la seule Super League après la fin de son aventure européenne, Young Boys, également sorti en Coupe, reste le grand favori pour se succéder à lui-même. Au moment où le FC Bâle, au sein duquel la position du coach Patrick Rahmen est fortement contestée, pourrait perdre son buteur Cabral, le club bernois continuera à régner sans partage sur le football helvétique en 2022. La course au titre n’en restera pas moins passionnante à suivre. Elle pourrait indirectement concerner aussi Servette, qui, après avoir terminé sur la troisième marche du podium au printemps dernier, peut rêver de faire mieux encore.
On vous le concède, ce n’est ni très original ni surtout très rassurant mais la pandémie va continuer à impacter nos vies et à bouleverser les calendriers dès la reprise (29 et 30 janvier). Alors que les clubs pourraient déjà être conduits à revoir leur planification pour ce qui est des camps d’entraînement aujourd’hui toujours prévus à l’étranger, il n’est pas certain du tout que le public puisse retrouver les stades à la rentrée. De nouvelles restrictions sont dans le pipeline et l’on ne peut pas exclure qu’une jauge limite pour l’accueil des spectateurs soit imposée comme en France (5000 personnes). Plus drastique encore, la Bundesliga reprendra pour sa part à huis clos en janvier.
Si le championnat devait ne pas pouvoir reprendre en Suisse, il ne serait pas annulé pour autant à la lumière du changement de règlement voté par les clubs. Dix-huit journées ayant déjà pu être disputées (soit la moitié), les positions seraient alors figées, avec un classement homologué et le FC Zurich proclamé champion de Suisse 2021-2022. Autre conséquence en cas d’arrêt définitif: Lucerne (10e et dernier) serait relégué et remplacé par Vaduz, actuel leader de Challenge League, dans ce scénario catastrophe. Par contre, il n’y aurait pas de match de barrage entre le 9e de Super League et le 2e de Challenge League, ce qui signifie que Lausanne conserverait sa place dans l’élite. On n’en est heureusement pas encore là. Ce qui est en revanche certain, c’est que le Covid va continuer de nous accompagner en 2022 et qu’il faudra s’y adapter. Une affirmation et un dernier pari que l’on serait bien évidemment ravi de perdre… le plus tôt possible.