Football: Ludovic Magnin, le «Bilardiste» du Lausanne-Sport?

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FootballLudovic Magnin, le «Bilardiste» du Lausanne-Sport?

Avant d’affronter Yverdon (ce dimanche à 16 h 30), l’entraîneur du LS défend son bilan et rappelle que le club vaudois trône toujours en tête de Challenge League.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
Ludovic Magnin se satisfait du début de saison de son équipe.

Ludovic Magnin se satisfait du début de saison de son équipe.

Marc Schumacher/Freshfocus

Peut-être tient-on là le plus grand schisme philosophique du football. Celui où deux camps s’opposent frontalement. Parfois, ils n’arrivent plus à se parler. Dans l’Argentine des années 80, il y avait les «Menottistes» d’un côté, et les «Bilardistes» de l’autre. Ceux qui pensaient au style qui doit être offensif, référence à Cesar Luis Menotti, sélectionneur de l’Albiceleste entre 1974 et 1982, et ceux qui ne juraient que par le résultat, légitimant le style conservateur, courant inspiré des discours de Carlos Bilardo, successeur de Menotti entre 1983 et 1990. Les deux ont été champions du monde (en 1978 pour le premier, en 1986 pour le deuxième).

La rupture est idéologique. Ce sont deux courants de pensée qu’il est impossible de concilier, et encore moins de réconcilier. D’une certaine façon, depuis son arrivée à la tête du Lausanne-Sport, Ludovic Magnin porte les idées du second. Et le fait savoir. «Il n’y a pas besoin de marquer beaucoup si tu défends bien», tranche-t-il. Avant d’affronter Yverdon (dimanche à 16 h 30 à la Tuilière), le LS n’est que la 7e équipe de Challenge League à tirer le plus au but. Et sur les sept matches qu’il a disputés jusqu’ici, il est resté muet lors de trois d’entre eux (à Bellinzone, contre Stade-Lausanne et à Thoune la semaine dernière).

La défaite à Thoune n’a rien changé

Oui, mais. Magnin refuse de noircir le tableau. Et il a un argument choc: «Nous sommes premiers du classement, avec 13 points au compteur, coupe-t-il. Notre début de saison est excellent, surtout avec une équipe qui sortait d’une relégation et qui n’avait plus gagné depuis longtemps. Les gens aimeraient tout avoir: du foot magnifique et des points. Mais je le dis: il faut d’abord gagner, c’est ce qui compte en premier lieu.» Puisque le LS est en tête de son championnat, à égalité parfaite avec Wil et avec autant de points qu’Yverdon et Bellinzone, Magnin vise pour l’instant dans le mille.

«Je trouve la presse assez négative pour un leader de Challenge League. Nous sommes toujours en tête»

Ludovic Magnin, entraîneur du Lausanne-Sport

Et le jeu, alors? «Je suis d’avis que mon équipe doit savoir tout faire.» La défaite à Thoune a mis en exergue de véritables difficultés à résister à la pression oberlandaise. «Nous sommes passés à travers sur tous les points, je n’ai même fait d’analyse vidéo avec l’équipe», reconnaît «Ludo». Ce revers a-t-il fait nuancer son approche, ou lancer un début de réflexion sur le style à adopter? «Non, ça n’a rien changé», balaye le technicien de 43 ans. «Je savais qu’on perdrait des matches, appuie-t-il. Nous sommes une équipe de Challenge League, dans un championnat très serré. Mon équipe doit à chaque fois battre des adversaires qui sont à leur top, c’est très difficile à analyser. Nous sommes tout le temps attendus au tournant.»

«C’est du combat»

L’entraîneur du Lausanne-Sport est froissé: «Je trouve la presse assez négative pour un leader de Challenge League.» Il répète: «Nous sommes toujours en tête.» Et il a raison. Sauf que l’écart est pour l’instant ténu. Et la formation vaudoise n’affiche pas de réelles certitudes en phase offensive. Là où, ces dernières années, les champions de Challenge League avaient obtenu leur promotion par la grâce du déséquilibre: Neuchâtel Xamax, Servette, le Lausanne de Contini, Grasshopper ou Winterthour étaient favoris et avaient su le confirmer par des approches résolument offensives.

Ludovic Magnin n’y est pas fermé par nature, du moins. «Quand je suis arrivé, j’ai choisi de commencer par consolider l’aspect défensif, explique-t-il. Et avec le temps, avec les victoires, la confiance doit permettre de se développer sur le versant offensif. Mon avis est que nous faisons un très bon début de saison sur le plan de la mentalité, dans l’envie de se battre sur tous les ballons. En Challenge League, il y a peu de foot, peu d’espaces. C’est du combat.» Celui de dimanche face à un Yverdon plutôt joueur promet d’être intéressant. D’autant plus qu’il y a une 1re place à conserver.

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