Hockey sur glaceComment se remet-on quand on perd 8 à 0?
Dominic Forget, qui a rebondi à Winterthour cette saison, ne s’affole pas après la gifle concédée à La Chaux-de-Fonds. Ancien joueur des Abeilles, il nous parle de ce drôle de retour aux Mélèzes avant l’acte IV des quarts de finale, ce mardi soir au Deutweg.
- par
- Christian Maillard
Avec plus de 770 matches joués en Swiss League, à 42 ans, Dominic Forget a connu beaucoup de clubs et de choses dans sa carrière, que ce soit de larges victoires ou des défaites fleuves. Autant dire que la gifle que lui et ses coéquipiers de Winterthour ont encaissée dimanche aux Mélèzes face au HC La Chaux-de-Fonds (8-0) est déjà oubliée.
Pour lui et les Zurichois, menés 2 à 1 dans ce quart de finale de Swiss League, rien n’est encore joué. La suite c’est ce mardi soir au Deutweg, où les Chaux-de-Fonniers s’étaient inclinés vendredi dernier (4-2) lors du deuxième acte.
Dominic Forget, comment se remet-on d’un 8-0?
C’est peut-être assez risible maintenant, mais c’est tout de même un peu différent qu’un match de championnat. Comme tout le monde le sait, le but en play-off c’est de gagner un point. Que ce soit 25-0 ou 2-1 après trois prolongations, le résultat est le même. C’est une bataille de perdue, rien de plus. Nous sommes menés 2 à 1 dans la série et rien n’est fini. De toute manière, on ne peut plus revenir sur ce qui est arrivé. On peut juste apprendre de ce match et effectuer deux à trois corrections sur des détails.
Et sur le plan mental, 8-0 ça fait mal, non?
Comme je l’ai dit, 8-0 ou 2-1, c’est pareil. De toute façon, au niveau de l’aspect mental, il faut savoir qu’on a arrêté de jouer à un certain moment. A 4-0, on a eu comme La Chaux-de-Fonds au match No 2 qui était revenu de 4-0 à 4-2, une possibilité de revenir alors que nous évoluions à 5 contre 3 et on ne l’a pas fait. Du coup, on n’a pas insisté. 8-0 c’est est un peu sévère mais il faut aussi donner du crédit à La Chaux-de-Fonds qui est parti très très fort dans ce match No 3.
Pour vous Dominic, qui avez porté durant huit saisons ce maillot du HCC, retourner aux Mélèzes et repartir avec un torticolis, ça doit vous faire bizarre, non?
C’est effectivement toujours spécial pour moi de revenir là-bas, surtout quand la patinoire est archi-comble, qu’on joue à guichets fermés. C’est encore plus intéressant comme joueur de jouer ce genre de match à haut niveau, face à un adversaire aussi performant, même si tu perds 8 à 0. Et puis, il est vrai qu’émotionnellement, à chaque fois que je reviens aux Mélèzes, cela me rappelle des bons souvenirs et des beaux moments que j’ai vécus là La Tchaux. C’est toujours un plaisir de revoir quelques amis avec lesquels j’ai toujours gardé contact malgré la distance.
A 8-0, personne ne vous a sifflé, évidemment…
C’est vrai, tant que je ne marque pas, les Chaux-de-Fonniers m’aiment encore! (rires)
Ce sera différent, ce mardi à Winterthour. Vos fans attendent que vous fassiez trembler les filets, que vous égalisiez dans la série. Y a -t-il une pression?
Vous savez, à Winterthour, on est plus en mode apprentissage avec, pour le club, les premiers play-off de son histoire. Nous sommes une équipe très jeune et il nous manque un étranger, donc question pression, c’est nous les joueurs qui nous la mettons. On a tous envie de gagner ici mais il n’y a pas d’attente qui vient des bureaux du côté des dirigeants. Nous, on va juste essayer d’amener notre meilleure performance à chaque match et de continuer d’apprendre. On ne regarde pas plus loin que ça si ce n’est qu’on veut vraiment remettre la série à 2-2 pour avoir toutes nos chances pour le match No 5.
Après avoir un peu appris le japonais durant votre passage à Oji lors de la saison 2018-2019, qu’en est-il du suisse allemand parlé à Winterthour?
Je dois dire que le suisse allemand me semble presque plus dur à parler que le japonais! (rires) Mais je vous rassure: ça se passe bien là-bas pour moi où je découvre une nouvelle culture. C’est important de s’adapter à l’endroit où je me trouve et je me débouille en suisse allemand ou plutôt en allemand ou en anglais, tout le monde le comprend.
Êtes-vous surpris par le HC Viège, votre autre dernier club avant de rebondir à Winterthour, qui mène 3 à 0 dans sa série contre Bâle, deuxième de la saison régulière?
Je pense qu’il faut aussi se demander si la place de Viège était la 7e position! Avec le contingent de joueurs sous contrat et la brochette d’entraîneurs derrière le banc, ils n’avaient rien à faire à cette place, même si les Valaisans ont dû se battre jusqu’à la dernière journée pour se retrouver en play-off. Après, je pense aussi que Bâle a été aussi victime de son succès, à commencer par la Coupe de Suisse remportée juste avant ces play-off. Il y a certainement eu un excès de confiance alors que Viège a décidé d’enclencher sa machine!