Législatives: En Malaisie, les deux camps revendiquent la victoire

Publié

LégislativesEn Malaisie, les deux camps revendiquent la victoire

La coalition d’opposition et le bloc de l’ancien premier ministre en Malaisie ont chacun revendiqué le pouvoir de former le gouvernement, au lendemain des législatives.

Le leader de la coalition d’opposition Anwar Ibrahim, à la fin de sa conférence de presse, dimanche 20 novembre 2022 à Kuala Lumpur.

Le leader de la coalition d’opposition Anwar Ibrahim, à la fin de sa conférence de presse, dimanche 20 novembre 2022 à Kuala Lumpur.

AFP

La coalition d’opposition et le bloc rival de l’ancien premier ministre en Malaisie ont chacun revendiqué la victoire dimanche, au lendemain d’élections législatives anticipées aux résultats très serrés qui avaient pour but affiché de stabiliser ce pays d’Asie du Sud-Est.

Les résultats officiels donnent un léger avantage à Pakatan Harapan (Alliance de l’espoir), l’opposition menée par Anwar Ibrahim, avec 82 sièges remportés contre 73 sièges pour la coalition de l’ancien premier ministre Muhyiddin Yassin, appelée Perikatan Nasional (Alliance nationale). Il y avait 222 sièges en jeu.

Anwar Ibrahim affirme détenir assez de sièges pour former le prochain gouvernement malais, ce qui lui assurerait le poste de premier ministre. Mais Muhyiddin Yassin assure de même et dit avoir déjà engagé les tractations au Parlement pour former des alliances, sans donner de détails sur la nature de celles-ci.

Risque d’une instabilité accrue

«Nous avons maintenant la majorité pour former un gouvernement», a déclaré Anwar Ibrahim aux journalistes lors d’une conférence de presse à l’aube, après des négociations frénétiques pendant la nuit. Pressé de savoir qui ferait alliance avec lui, Anwar Ibrahim, 75 ans, n’a pas cité de noms mais il a déclaré que des engagements avaient été pris par écrit et qu’ils seraient soumis au roi pour approbation.

«Nous sommes prêts à travailler avec n’importe quel parti», a de son côté déclaré Muhyiddin Yassin aux journalistes. Des analystes avaient mis en garde contre le risque d’une instabilité accrue dans ce pays multi-ethnique de 33 millions d’habitants si aucune majorité franche ne se dégageait du scrutin sur lequel le gouvernement, éclaboussé par un scandale de corruption, comptait au contraire pour asseoir sa légitimité.

L’impasse politique s’ajoute à l’instabilité politique de cette monarchie parlementaire qui a vu passer trois gouvernements en trois ans.

Participation forte

Si Muhyiddin Yassin parvient à former un gouvernement, le pays «verra probablement une coalition théocratique et conservatrice qui se concentrera sur la suprématie religieuse et raciale au détriment d’une gestion économique efficace», estime Oh Ei Sun de l’organe de recherche du Pacific Research Centre of Malaysia.

La participation a été forte, avec 70% de votants pour 21 millions d’électeurs inscrits deux heures avant la fermeture des bureaux à 16h00 (09h00, heure suisse), selon les autorités. Depuis quatre ans, cette monarchie parlementaire est secouée par des turbulences politiques et une valse des gouvernements qui ont conduit trois premiers ministres à se succéder en quatre ans.

Après plus de soixante ans aux commandes, le parti historiquement dominant, l’Organisation nationale unifiée malaise (Umno), a été lourdement sanctionné dans les urnes et évincé du pouvoir en 2018, marquant la première alternance de l’histoire du pays.

Scandale 1MDB

Le premier ministre de l’époque Najib Razak, impliqué dans le détournement de plusieurs milliards de dollars du fonds souverain 1MDB, purge actuellement une peine de douze ans de prison. L’Umno n’est revenu aux affaires qu’avec une faible majorité en 2021. Mais le parti historiquement dominant pâtit de son association avec la vaste affaire de corruption 1MDB, un fonds qui devait contribuer au développement du pays.

L’argent a été détourné vers, entre autres, le compte en banque de Najib Razak. Le scandale a déclenché des enquêtes aux États-Unis, en Suisse et à Singapour, où des institutions financières auraient été utilisées pour blanchir des milliards de dollars.

(AFP)

Ton opinion

1 commentaire