Police scientifique: le Canada connaît son premier cold case résolu grâce à l’ADN

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Police scientifiqueLe Canada connaît son premier cold case résolu grâce à l’ADN

Le corps retrouvé entravé dans une rivière en 1975 a été identifié comme étant celui d’une femme d’affaires américaine de 48 ans. Ce qui a permis d’arrêter son assassin.

Michel Pralong
par
Michel Pralong
Jewell «Lalla» Langford était la Lady Jane Doe de la rivière Nation.

Jewell «Lalla» Langford était la Lady Jane Doe de la rivière Nation.

Police de l’Ontario

Le 3 mai 1975, un fermier découvre les restes d’une femme dans la rivière Nation, près d’un pont d’autoroute au sud de la ville de Casselman, non loin d’Ottawa, au Canada. La police de l’Ontario ayant trouvé du sang sur le pont, elle suppose que la femme a été jetée dans la rivière depuis là. La malheureuse avait été étranglée avec un câble de télévision plat recouvert de plastique. Ses mains et ses chevilles étaient attachées avec des cravates d’homme et son visage enveloppé d’un torchon.

Les enquêteurs ont pu établir qu’il s’agissait d’une femme de race blanche, âgée de 25 à 50 ans, ayant les cheveux bruns teints en blond rougeâtre. Malgré la diffusion d’une reconstitution de son visage en 2017, la victime n’a jamais pu être identifiée et est restée connue sous le nom de «Lady Jane Doe de la rivière Nation».

La reconstitution du visage en 2017

La reconstitution du visage en 2017

Police de l’Ontario

En 2019, la police provinciale de l’Ontario a contacté le projet DNA Doe qui a permis de résoudre bon nombre de cold case grâce à l’ADN depuis quelques années aux États-Unis. Un profil génétique de la victime a été développé et téléchargé dans des bases de données généalogiques. Les enquêteurs reconnaissent avoir eu de la chance car des indices les ont amenés vers des articles de journaux qui parlaient de la disparition de Jewell «Lalla» Langford, une femme d’affaires de 48 ans qui habitait aux États-Unis à Jackson, dans le Tennessee.

Cette femme était décrite comme un membre éminent de la communauté des affaires de sa ville où elle était copropriétaire d’un spa avec son ex-mari de son vivant. Elle avait été élue femme de l’année en 1971 par la section de Jackson de l’American Businesswomen’s Association. Elle était partie à Montréal en avril 1975 et c’est là qu’elle avait disparu.

Jewell «Lalla» Langford, au centre.

Jewell «Lalla» Langford, au centre.

Police de l’Ontario

En 2020, les enquêteurs ont eu la confirmation que la femme de la rivière était bien Jewell «Lalla» Langford. Il s’agit de la première résolution d’un cold case grâce à l’ADN au Canada. Son corps a été rapatrié aux États-Unis en mars 2022 où une cérémonie a eu lieu pour son enterrement. Malheureusement, la maman de Jewell, qui a cherché sa fille désespérément durant des années, est décédée avant de connaître ce qui lui était arrivé.

Il habitait avec elle

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Une fois la victime connue, cela a permis à la police de rechercher son assassin et de le trouver. Rodney Nichols, 82 ans, qui habite en Floride, a été accusé du meurtre de Jewell Langford en fin d’année dernière. Les enquêteurs ont découvert qu’il a vécu un moment avec la victime à Montréal, explique Radio Canada. Si l’information n’a été communiquée que cette semaine, c’était pour ne pas entraver l’enquête ni une éventuelle extradition au Canada. L’homme semble toujours être libre.

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