FootballChris Bedia: «Il a encore marqué, Okita?»
Dans sa lutte pour la tête du classement des buteurs de Super League, l'attaquant servettien est revenu à hauteur du Zurichois dimanche. Le Franco-Ivoirien a inscrit son 6e but de la saison contre Lucerne (4-2).
- par
- Valentin Schnorhk
L'attaquant est percutant, l'homme est parfois désarmant. Ses réponses sont souvent plus brèves que ses chevauchées balle au pied. Mais elles ne manquent pas d'efficacité: ciblées et sans détour, elles tapent juste. Efficace. Comme face au but. Dimanche, contre Lucerne (4-2), Chris Bedia a marqué pour la sixième fois de la saison en Super League. «Je commençais à devenir un peu fou», admet le buteur de Servette.
Pas besoin d'interpréter plus que de raison: le Franco-Ivoirien a besoin de cartonner. Comme une quête. Elle doit donner du sens à sa saison, lui qui avait fait trembler 12 fois les filets sur la deuxième partie de la précédente: «Je veux confirmer le début d'année que j'ai réalisé, en empilant le plus de buts possibles», a-t-il lâché à la sortie de ce quatrième succès servettien consécutif. Mais à chaque fois, contre Lausanne, Lugano et Bâle, Bedia n'avait pas trouvé la faille.
Cette fois, il y est parvenu. Pas à sa première tentative, certes. Il a d'abord vu le portier lucernois Pascal Loretz sortir une jolie frappe vicieuse du droit, après un bon service de Miroslav Stevanovic (10e). Il a aussi été contré par le défenseur Simani après s'être essayé au terme d'une jolie percée quatre minutes plus tard. On n'oublie pas non plus qu'il a été directement impliqué sur l'ouverture du score, en lançant Stevanovic, lequel déposait un beau centre sur la tête d'Alexis Antunes.
Mais ce 2-2 de la 60e minute était très important pour Servette, qui s'était retrouvé mené au score après un début de deuxième mi-temps mal géré. C'est en suivant parfaitement un ballon repoussé par Loretz après une tête de Cognat que Bedia a surgi et mis un terme à une disette de plus d'un mois. Son dernier but remontait au match contre Winterthour, le 27 septembre.
A égalité avec Okita
Il n'est pas sans importance, aussi d'un point de vue personnel. Non seulement, il peut faire oublier son entrée décevante de la semaine, sur la pelouse du Sheriff Tiraspol (1-1). Il avait en effet été relégué sur le banc, notamment en raison du tournus qu'impose désormais son entraîneur René Weiler, mais peut-être pas seulement (on parle d'un petit écart malvenu au moment de partir pour la Moldavie), et n'avait pas donné l'intensité qu'on était en droit d'attendre de lui.
Reste que, surtout, ce but lui permet de ne pas laisser le Zurichois Jonathan Okita en tête du classement des buteurs, lui qui avait marqué également son 6e but de la saison contre Stade Lausanne samedi (1-1). «Oh pu****, il a encore marqué lui?!», réalisait Bedia dimanche.
Avant d'ajouter: «C'est mon pote, hein! Il a marqué sur penalty? J'aurais dû tirer le nôtre, mais j'étais déjà sur le banc.» C'est vrai, au moment du 4-2 d'Enzo Crivelli de la 96e minute, Bedia était déjà sorti. L'occasion se représentera.