EspagneLa droite demande une rencontre avec Sánchez pour sortir de l’impasse
Le leader du Parti populaire (PP), Alberto Núñez Feijóo, estime que l’Espagne doit éviter une situation «ingouvernable». Réponse: pas avant l’installation du nouveau Parlement, le 17 août.
Le conservateur Alberto Núñez Feijóo, dont le Parti populaire (PP) est arrivé en tête aux législatives en Espagne, sans obtenir le nombre de sièges nécessaire pour former un gouvernement, a demandé au Premier ministre sortant, Pedro Sánchez, une rencontre pour éviter «une situation ingouvernable».
Le chef du PP a indiqué qu’il faisait cette demande une fois achevé le dépouillement des votes des électeurs espagnols vivant à l’étranger et «en tant que vainqueur des élections du 23 juillet». Le décompte des voix de l’étranger, qui s’est achevé samedi, a donné au Parti Populaire un siège pour la circonscription de Madrid initialement attribué aux socialistes, et bien que ces derniers restent favoris pour former un gouvernement, le nouveau rapport de force rend leur situation plus compliquée.
Le Premier ministre sortant a répondu à cette requête, dans une lettre publiée par son parti. Il affirme qu’il serait «ravi» de le rencontrer, ainsi que les représentants des autres partis, mais seulement après la constitution du nouveau Parlement, le 17 août.
Rapport de force égal
À l’issue de ce dépouillement, les socialistes perdent un siège alors que le PP d’Alberto Núñez Feijóo en gagne un. Mais les deux formations étant loin des 176 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue au Parlement au premier tour, avec respectivement 121 et 137 sièges. Avec les appuis dont disposent les deux partis, le rapport de force s’établit désormais à 171 députés pour la gauche et 171 pour la droite.
Cela signifie que Sánchez aura besoin des votes des sept députés du parti indépendantiste catalan, Junts per Catalunya (JxCat) du leader indépendantiste Carles Puigdemont. Si aucun des deux blocs n’obtient de majorité pour former un gouvernement, l’Espagne devra organiser de nouvelles élections, probablement en fin d’année, comme ça a été le cas en 2016 et 2019.
Par ailleurs, le parti socialiste a demandé une vérification de plus de 30’000 votes nuls d’électeurs de l’étranger, dans l’espoir de récupérer le siège que le PP lui a pris, compliquant encore plus la formation d’un nouveau gouvernement de gauche, ont indiqué dimanche les médias espagnols. Une demande refusée par la commission électorale qui a estimé, dans une résolution publiée par le PP sur Twitter, rebaptisé X, qu’il n’y avait aucun signe de «possibles irrégularités».