Diplomatie: Riyad et Damas discutent d’une reprise des services consulaires

Publié

DiplomatieRiyad et Damas discutent d’une reprise des services consulaires

L’Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques en 2012 avec la Syrie, où elle a soutenu des rebelles au début de la guerre.

Le président syrien Bachar el-Assad, à Moscou le 15 mars 2023.

Le président syrien Bachar el-Assad, à Moscou le 15 mars 2023.

AFP

L’Arabie saoudite et la Syrie tiennent des discussions sur une reprise de leurs services consulaires, plus d’une décennie après que le royaume a rompu ses relations avec le régime du président Bachar el-Assad, ont annoncé jeudi les médias d’État saoudiens.

Bachar el-Assad était isolé sur le plan diplomatique depuis la répression en 2011 d’un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre. Depuis le séisme en Syrie le 6 février, des pays arabes ont intensifié leurs contacts et envoyé de l’aide à Damas.

Après l’Iran

«Des discussions sont en cours entre les responsables du royaume et leurs homologues en Syrie sur une reprise des services consulaires» entre les deux pays, a indiqué jeudi soir la chaîne Al-Ekhbariya, citant un responsable du Ministère saoudien des affaires étrangères.

Cette annonce survient environ deux semaines après celle du rétablissement des liens entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient: l’Iran, grand allié de Damas, et l’Arabie saoudite, qui avaient rompu leurs liens diplomatiques en 2016. Le royaume saoudien avait rompu ses relations en 2012 avec la Syrie où il a soutenu des rebelles au début de la guerre.

Mais depuis le séisme du 6 février, Riyad a envoyé de l’aide en Syrie aux populations sinistrées, à la fois dans les zones sous contrôle gouvernemental et dans les zones rebelles. Riyad avait évité jusqu’à présent tout contact direct avec le gouvernement de Bachar el-Assad, préférant se coordonner avec le Croissant-Rouge syrien pour la distribution de l’aide destinée aux zones sous contrôle de Damas.

«Consensus»

En février, un avion saoudien chargé d’aide humanitaire s’était posé à Alep, deuxième ville du pays, durement touchée par le tremblement de terre qui a également frappé la Turquie voisine. Il s’agissait du premier avion saoudien à atterrir en Syrie depuis le début de la guerre. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, avait alors estimé nécessaire une nouvelle approche vis-à-vis de la Syrie, impliquant des négociations avec Damas pour faire face aux crises humanitaires.

Fin 2018, les Émirats avaient rouvert leur ambassade à Damas, et Bachar el-Assad avait effectué à Abu Dhabi sa première visite dans un pays arabe en mars 2022. À nouveau en visite à Abu Dhabi depuis le 19 mars, le président des Émirats arabes unis lui a déclaré qu’il était temps que Damas rentre dans le giron arabe.

Bachar el-Assad, dont le pays a été exclu de la Ligue arabe fin 2011, s’était aussi rendu le 20 février au sultanat d’Oman, une première en douze ans de guerre en Syrie. Oman est l’un des rares pays arabes, et le seul dans le Golfe, à avoir toujours maintenu des relations diplomatiques officielles avec Damas depuis le début de la guerre.

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires