Présidentielle françaiseMacron et Le Pen s’accrochent dès le début de leur débat
Avant le second tour de l’élection dimanche prochain, les deux candidats à la présidentielle s’affrontent ce mercredi soir sur le plateau de TF1. Les échanges sont musclés.
Les deux finalistes à la présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont démarré leur débat sur les chapeaux de roues mercredi soir. Ils se sont affrontés dès le départ notamment sur le pouvoir d’achat et les prix de l’énergie, à quatre jours du second tour.
«Le plus grand atout de la France c’est son peuple», a déclaré la candidate RN, première à intervenir dans le débat, en soulignant que cela «fait des années que je vais à leur rencontre». «Depuis cinq ans, je les ai vus souffrir, s’inquiéter d’un déclassement et d’une précarité qui reste généralisée», a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le président sortant a insisté sur cette période «de crises sans précédent» citant la pandémie de Covid-19 et la guerre sur le sol européen en Ukraine. «Les inquiétudes sont là», a-t-il dit en ajoutant avoir «essayé de prendre les bonnes décisions». «Et je veux continuer de le faire parce que je crois d’abord que nous devons et nous pouvons rendre notre pays plus indépendant et plus fort par son économie, par le travail, par la recherche, l’innovation, par sa culture.».
Elle est arrivée la première
Les deux adversaires se sont serré la main en entrant sur le plateau pour un débat de 2 h 30, arbitré par les journalistes vedettes de TF1 et France 2, Gilles Bouleau et Léa Salamé. L’un, Emmanuel Macron, est à gauche de l’écran, l’autre, Marine Le Pen, à droite, soit le positionnement inverse d’il y a cinq ans. La candidate RN était arrivée la première vers 19 h 45 dans les studios d’enregistrement à Saint-Denis, se déclarant «sereine» et disant vouloir profiter du débat pour «expliquer aux Français mon projet, le vrai».
Peu après, le président sortant est entré à son tour sur les lieux, accompagné de son épouse Brigitte. Il s’est dit «concentré et prêt pour un débat qui doit nous permettre à l’un et à l’autre d’expliquer nos idées, nos projets pour la France, de clarifier aussi tout ce qui doit l’être, de part et d’autre». «Je crois qu’on est conscient de l’importance de ce moment, j’ai aussi à répondre de tout ce que nous avons fait durant les cinq années qui viennent», a-t-il ajouté dans un lapsus qu’il espère prophétique.
Ils divergent sur quasi-tout
Après moult tractations et tirages au sort de ce rendez-vous incontournable de toute présidentielle, c’est la candidate RN qui s’est exprimée en premier et qui conclura le débat. Également tiré au sort, le pouvoir d’achat a été le premier thème abordé. Il reste la principale préoccupation des Français, selon un sondage Ipsos/Sopra Steria publié mercredi.
Les deux candidats divergent sur l’Ukraine, les relations avec la Russie, comme quasi tout le reste: des retraites à l’écologie en passant par le port du voile, les libertés publiques et les institutions, le pouvoir d’achat et l’Union européenne.
La jouer comme Lendl
Contrairement à 2017, Emmanuel Macron se présente cette fois avec un bilan de président sortant à défendre et sera attaqué par sa concurrente sur son «mépris» et son «arrogance» supposés à l’égard des Français. Un angle d’attaque anticipé par le camp Macron: selon un responsable de la majorité, «la difficulté c’est qu’il faut la jouer comme Ivan Lendl: fond de court et renvoyer la balle. Et pas comme (John) McEnroe en montant au filet et en mettant un point où l’on dira qu’il est arrogant».
Mais le président sortant tentera aussi de pousser sa rivale dans ses retranchements concernant son programme, et de détricoter l’image lissée de celle qui reste à ses yeux «l’héritière» du «clan» Le Pen.