TennisStan Wawrinka: «Je respirais très bien quand Rodge était là»
Souriant et détendu après sa qualification pour les quarts de finale des Swiss Indoors, le Vaudois a notamment évoqué la non-présence de Roger Federer, l’amour du public bâlois et sa confiance retrouvée.
- par
- Jérémy Santallo Bâle
Vers 22 h 30, soit une bonne heure après sa qualification pour les quarts de finale des Swiss Indoors de Bâle et son succès face à l’Américain Brandon Nakashima (ATP 44) 6-4 5-7 6-4, Stan Wawrinka est venu à la rencontre d’une poignée de journalistes dans les entrailles de la Halle Saint-Jacques pour un point presse tardif.
Stan Wawrinka, le plus difficile a été de se remettre dans le coup à la fin du 2e set? Parce qu’après, vous avez livré la marchandise, comme on dit.
Il y avait de la déception d’avoir lâché cette seconde manche après avoir servi pour le gain du match. Je n’ai pas servi de première balles à ce moment-là, c’est vrai, mais lui aussi a bien joué en étant agressif. Il a peu raté et je n’ai pas fait de grosses fautes. Après, je jouais bien donc je savais que j’avais encore des chances de gagner ce match. Je suis resté dedans, j’ai retrouvé mon service, de la variété dans mon jeu en ralentissant quelque peu l’échange pour mieux l’agresser ensuite. Je suis vraiment satisfait de mon niveau et du résultat.
Deux jours après ta communion avec le public, est-ce que les encouragements de la foule t’ont étonné?
C’est sûr que ce n’est pas comme d’habitude, ça change (sourire) Mais cela ne m’étonne plus car j’ai eu la chance de vivre cela mardi (ndlr: lors de sa victoire contre le No 3 mondial Casper Ruud). C’est très différent de ce que j’ai vécu dans ma vie à Bâle et ça me touche. J’ai beaucoup souffert cette année pour revenir à ce niveau-là, cela a été difficile. Je me suis toujours battu pour revivre des émotions comme ça mais je n’en attendais pas autant. Cela me donne une motivation supplémentaire. Il ne me reste plus beaucoup de tournois à Bâle ou en Suisse. Je n’ai pas toujours bien joué ici alors les voir me soutenir comme cela, ça aide vraiment.
Vous dites que le soutien du public n’est pas «comme d’habitude». Expliquez-nous.
Vous pouvez le voir comme moi (sourire). J’ai toujours été soutenu à Bâle mais je n’ai vu une telle ambiance pour mes matches. Le public le sait aussi. Ce n’est pas une critique par rapport au passé, c’est plus positif par rapport à ce que je vis cette semaine.
Roger Brennwald (ndlr: directeur du tournoi de Bâle) a dit à certains de nos confrères que vous respiriez mieux lorsque Roger Federer n’était pas là. Vous confirmez?
Je respirais très bien quand Rodge était là (rires). C’est peut-être Roger Brennwald qui respire différemment maintenant (rires). J’étais très heureux de le voir gagner ici, en Suisse ou ailleurs. Cela a toujours été un honneur et un plaisir de disputer les mêmes tournois que lui, de pouvoir partager toutes ces émotions et ces souvenirs ensemble. C’est vrai que c’est différent cette année. Il y a de la tristesse pour tout le monde. Le fait qu’il arrête sans avoir pu rejouer à Bâle fait que le public a peut-être envie de profiter avant que toute notre génération ne s’arrête. Je suis très heureux de l’amour que je reçois. C’était un peu inattendu à un tel niveau.
Ce match contre Nakashima, vous l’auriez sûrement perdu il y a quelques semaines. Qu’est-ce qui a changé?
C’est tout le travail en dehors des tournois, toutes les heures d’entraînement, que ce soit tennis ou physique, depuis mon retour qui paient aujourd’hui. Je savais que ça allait être difficile et long. Mais j’ai toujours été un battant, avec ce caractère de ne jamais lâcher. J’ai plus confiance en moi par rapport à ce que je produis à l’entraînement, J’ai gagné quelques matches ces dernières semaines (ndlr: parcours jusqu’en demi-finale à Metz) qui font que je suis plus calme, plus tranquille. Le plus important, c’est que je tienne ma ligne de conduite. Dans le jeu. Si je perds parce que l’autre a mieux joué, ça arrive. Mais je sais que si je tiens ma ligne directrice sur la majorité des matches, je vais gagner.
Pouvez-vous décrypter pour nous la différence d’approche entre votre ancien entraîneur Daniel Vallverdu et le nouveau, Magnus Norman? Au quotidien, ça donne quoi?
Je n’aime pas comparer et ce n’est pas comparable. Dani a été présent quand j’étais blessé et au moment de la reprise. Avec Magnus, on se connaît par cœur, on a vécu tellement de choses ensemble… Pour moi, il n’y a pas de comparaison possible. Nous avons vraiment bien travaillé avec Dani, cela s’est très bien passé, mais je suis tout aussi content de retrouver Magnus et de me dire que l’objectif est de retrouver le très haut niveau et les grandes victoires. On espère pouvoir y arriver.