GenèveL’ONU dénonce l’«asphyxie de la société civile»
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé lundi les États intimidant les activistes ou exerçant des représailles contre ceux qui coopèrent avec les Nations Unies.
«Je suis profondément préoccupé par cet étranglement de la société civile dans plusieurs pays», a déclaré l’Autrichien Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, à l’ouverture, lundi, de la 53e session du Conseil des droits de l’homme à Genève. Il a noté que parfois «l’intimidation et la répression de la société civile sont si intenses» que les gens ont peur de coopérer avec les organismes internationaux. Ceux-ci se trouvent alors privés d’informations sur les abus «parce que personne n’ose interagir avec nous.»
Il n’a pas donné de noms mais les ONG accusent très régulièrement la Chine d’exercer des représailles contre les activistes coopérant avec les organismes chargés des droits humains à l’ONU. «Les attaques contre des personnes en raison de leur coopération avec l’ONU constituent une forme particulièrement insidieuse de non-coopération et peuvent avoir un effet dissuasif sur l’ensemble de l’espace civique», a souligné M. Türk. Le rapport de 2022 du secrétaire général de l’ONU sur les actes d’intimidation et de représailles comprend des allégations d’incidents dans 42 pays. «Douze de ces États sont des membres actuels de ce Conseil», a indiqué M. Türk.
Intensification essentielle
Il a par ailleurs jugé essentiel que son bureau intensifie son travail dans les crises humanitaires, soulignant qu’elles «déclenchent presque invariablement des problèmes de droits humains ou les exacerbent considérablement». «Nos conseils doivent être plus profondément intégrés dans tous les aspects de l’alerte précoce et de l’action précoce, de la planification et de la préparation, et des réponses opérationnelles des Nations Unies aux conflits et aux catastrophes», a-t-il ajouté.
Pour atteindre l’ensemble de ces objectifs, a-t-il dit, «nous devons doubler le budget du bureau dans les années à venir». Et «nous avons également besoin d’un plus grand soutien politique», a-t-il demandé aux diplomates présents dans la salle, faisant le vœu qu’il y ait un bureau des droits des droits de l’homme de l’ONU dans tous les États.
Au cours des quatre semaines de la 53e session du Conseil des droits de l’homme, les pays examineront de nombreuses crises actuelles, y compris la situation au Soudan, en Afghanistan, en Iran et en Ukraine et aborderont de nombreuses thématiques telles que les liens entre les droits humains et l’intelligence artificielle.