Football: Commentaire: maintenant, Pierluigi Tami et l’ASF doivent agir

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FootballCommentaire: maintenant, Pierluigi Tami et l’ASF doivent agir

Faut-il se séparer de Murat Yakin? A minima, le patron des équipes nationales doit y penser. Et des décisions doivent être prises.

Valentin Schnorhk
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Pierluigi Tami n’a plus le temps de laisser couler: il doit se poser la question du poste de sélectionneur de Murat Yakin.

Pierluigi Tami n’a plus le temps de laisser couler: il doit se poser la question du poste de sélectionneur de Murat Yakin.

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Elle est belle, la politique de l’autruche. Fine stratégie de communication pour éviter d’attiser la panique. L’Association suisse de football, et son directeur des équipes nationales Pierluigi Tami en tête, s’y tient depuis des mois. Mais après trois matches nuls contre la Roumanie, le Kosovo et, surtout, la Biélorussie dimanche, la fédération est au cœur de la tempête. Maintenant, elle doit se positionner sur la manière d’envisager ces prochains mois et, par extension, se poser la question de Murat Yakin.

L’ASF ne peut plus ne rien faire et laisser couler. Si Tami est un directeur à la hauteur, il ne peut plus excuser aveuglément les résultats de son équipe nationale A, comme après le 6-1 concédé contre le Portugal en 8es de finale de la Coupe du monde, qui n’a eu pour effet que d’engager des préparateurs physiques et des nutritionnistes. Il ne peut plus soutenir sans nuance et avec mauvaise foi les choix de son sélectionneur, par exemple, quand celui-ci préfère donner deux jours de repos quand le temps de travail est de l’or pour une sélection.

Il ne peut plus se cacher derrière des indicateurs de performances discutables, quand la ligne directrice du jeu helvétique a perdu tous ses repères et qu’elle aborde chacun de ses matches sans aucune certitude. Surtout, il ne peut plus tenir un discours résolument et uniquement positif, lorsque la Suisse a trouvé le moyen de se mettre en difficulté dans un groupe de qualification aussi facile que celui-ci.

L’ASF doit-elle se séparer de son sélectionneur? Pour trancher, elle doit se poser la question inverse: pourquoi ne devrait-elle pas le faire? Pour éviter de briser une dynamique qui est de toute façon mal entamée, même si la qualification à l’Euro 2024 reste tout à fait abordable? Pour créer un sentiment d’instabilité dans l’équipe, qui peut aussi desservir les joueurs? Il y a ce risque-là, qui peut la freiner.

Parce que la situation n’est pas si simple: dans vingt-quatre jours, la Suisse devra défier Israël, avant le Kosovo et la Roumanie. On veut croire que les joueurs se sentent suffisamment concernés pour négocier ces rendez-vous avec un peu plus de responsabilité. On doit pouvoir leur faire confiance. Mais cela impose que l’ASF les écoute, et même qu’elle s’ingère dans le quotidien de l’équipe nationale. Quitte, peut-être, à mettre sous tutelle Murat Yakin.

Mais Pierluigi Tami a surtout une mission: il doit préparer le terrain. Peut-être même en vue de l’Euro. Ou, dans le pire des cas, pour l’après. Qu’importent ses résultats, Murat Yakin n’a plus d’avenir à la tête de l’équipe de Suisse. C’est désormais une affaire de jours, de semaines ou de mois. Mais pas plus.

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