Besançon (F)Il tue sa compagne avec un fusil avant de se suicider
En rentrant de l’école, la fille du couple a trouvé la porte de la maison fermée et a appelé les gendarmes. L’annonce d’une rupture est à l’origine de ce féminicide, le cinquième en un an à Besançon (F).
Un couple a été retrouvé tué par balles, mardi, près de Besançon (F), un probable assassinat sur conjoint suivi d’un suicide noué sur fond de rupture, le cinquième féminicide en un an dans le secteur du Tribunal de Besançon, a annoncé, mercredi, le procureur de la République Étienne Manteaux.
Le drame s’est déroulé à Morre, près de Besançon. L’alerte a été donnée mardi après-midi, par la fille de ce couple de trois enfants qui, en rentrant du collège (école secondaire, ndlr), a trouvé la porte de la maison familiale fermée, a expliqué le procureur. En pénétrant dans le logement, secours et gendarmes ont découvert la femme et l’homme assis côte à côte, sur le canapé du salon, devant la télévision allumée.
La femme, assistante maternelle de 43 ans, mère d’un quatrième enfant d’une précédente union, présentait une blessure par balle au bras et une autre, «immédiatement» fatale, à la tempe. Son conjoint, âgé de 48 ans, muni d’un fusil de chasse de calibre 12, était également mortellement blessé par balle à la tête, selon Étienne Manteaux.
Des mots laissés sur le réfrigérateur
«L’hypothèse forte est qu’il s’agit d’un homicide» du conjoint sur sa compagne, suivi d’un suicide, selon le procureur: après avoir tiré sur elle, sans doute par surprise, «l’homme a vraisemblablement retourné l’arme contre lui». Il semble avoir prémédité son geste: il a laissé des écrits, apposés sur le réfrigérateur, dont l’un indique «Je vais lui éclater la gueule vers 15 heures». Selon le médecin légiste, les décès sont survenus entre 15h et 16 heures.
Une rupture non acceptée par le conjoint semble être à l’origine du drame. «Le matin même, la dame avait apporté à la mairie la rupture de Pacs» du couple, explique Étienne Manteaux. Cette dernière gardait un bébé de 21 mois au moment du drame. L’enfant, retrouvé sain et sauf dans une chambre par les secours, n’était pas apeuré et n’a a priori rien vu.
Cinq homicides dans la sphère conjugale
Dans le ressort du Tribunal de Besançon, «depuis environ 13 mois, il y a eu cinq homicides dans la sphère conjugale», a regretté le magistrat. «C’est toujours a priori l’annonce de la rupture à venir qui déclenche l’acte, comme s’il existait une dimension patrimoniale de la compagne pour certains hommes, qui ne tolèrent pas qu’elles les quittent.»
Selon les derniers chiffres du Ministère français de l’intérieur, 122 femmes ont été victimes de féminicides en 2021, un nombre en hausse de 20% par rapport à 2020.