Etats-Unis: Mike Pence va défier Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche

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États-UnisMike Pence va défier Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche

L’ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence, devrait annoncer la semaine prochaine sa candidature pour l’élection présidentielle américaine de 2024.

Mike Pence, le 17 mai 2023 dans la ville de Dover, dans l’État du New Hampshire.

Mike Pence, le 17 mai 2023 dans la ville de Dover, dans l’État du New Hampshire.

Getty Images via AFP

L’ex-vice-président Mike Pence déclarera la semaine prochaine sa candidature à la Maison-Blanche, défiant son ancien patron Donald Trump dans des primaires républicaines de plus en plus courues.

Mercredi 7 juin, jour de ses 64 ans, le conservateur publiera une vidéo pour officialiser son entrée en lice, participera à un meeting dans la ville de Des Moines dans l’Iowa et terminera la journée sur un plateau de la chaîne CNN, ont confié des proches, sous couvert d’anonymat, à plusieurs médias.

Désormais ennemi de Trump

Chrétien évangélique, farouche opposant à l’avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à cause de l’assaut contre le Capitole, qui a ébranlé la démocratie américaine le 6 janvier 2021.

Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020. Bien qu’il n’ait qu’un rôle protocolaire, Donald Trump avait insisté pour qu’il refuse de valider l’élection du démocrate.

L’ancien gouverneur de l’Indiana n’avait pas obtempéré, ce qui lui a valu une forte inimitié chez les partisans du milliardaire. Entrés par la force dans le Capitole, certains avaient appelé à «pendre» Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte. Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été «irresponsables» et l’avaient «mis en danger». Il a également estimé que l’Histoire tiendrait Donald Trump pour «responsable» de cette attaque.

«Help me God»

La rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un «traître». L’homme à la sage mèche blanche plafonne autour de 3,8% des intentions de vote, loin derrière l’ancien président (53,2%), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics.

Il est également distancé par le gouverneur de Floride Ron DeSantis (22,4%), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur mais sur un ton plus offensif, ainsi que d’un cheveu par l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley (4,4%). Il prépare pourtant sa candidature depuis des mois.

Après avoir sorti un livre intitulé «So help me God» («Que Dieu me vienne en aide», non traduit), l’ancien animateur de radio a sillonné le pays, multipliant les prises de paroles dans des États susceptibles de faire la différence lors des primaires républicaines. Il y a deux semaines, ses alliés ont lancé un comité exploratoire de campagne «Committed to America» pour le soutenir et lever des fonds.

Dispersion

La semaine prochaine, une autre figure républicaine, l’ancien gouverneur du New Jersey Chris Christie, 60 ans, devrait également se lancer dans la course à l’investiture républicaine. Lui aussi fut un proche de Donald Trump avant de couper les ponts après l’attaque du Capitole.

Ils rejoignent un champ de candidats de plus en plus étoffé -- qui comprend également l’unique sénateur républicain afro-américain Tim Scott, l’ex-gouverneur de l’Arkansas Asa Hutchinson et le chef d’entreprise Vivek Ramaswamy -- ce qui pourrait favoriser la dispersion des voix et, in fine, Donald Trump. Le vainqueur de la primaire républicaine affrontera probablement le président Biden, 80 ans, qui compte briguer un second mandat.

(AFP)

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