Le mythique «GoldenEye 007» s’offre un come-back longtemps contrarié

Rééditer un jeu basé sur la licence James Bond, c’est de base compliqué. Pour «GoldenEye 007», cela l’a été encore plus du fait que le jeu créé par le studio anglais Rare, qu’il est sorti en exclusivité sur Nintendo 64 en 1997, soit il y a plus de 25 ans, machine sur laquelle le jeu connu un énorme succès, aussi critique que public. Et Rare était un studio si proche de Nintendo qu’on a cru un instant qu’il faisait partie de la famille.

Depuis, Rare est passé en main de Microsoft et est devenu un des studios fleuron de groupe américain. Nintendo a pour sa part sorti plusieurs générations de consoles sans donner suite à GoldenEye. De plus, les permis de jouer «James Bond» ont changé plusieurs fois d’éditeur. Pour permettre une remise en vitrine, il fallait que ce beau monde accorde ses violons; ça prend du temps, parfois même ça capote (une version pour la Xbox 360 fut un temps brièvement annoncée puis retirée du calendrier).

Désormais libéré délivré de ces basses considérations mercantiles, «GoldenEye 007» – millésime 1997 car, le saviez-vous, il existe un millésime 2010 dans lequel Daniel Craig remplace Pierce Brosnan, Non? Si! – ressort enfin le vendredi 27 janvier. Mais en deux versions. Une pour la Nintendo Switch quasi à l’identique de la version originale avec même le multijoueur en ligne réactivé; une autre «améliorée» sur les Xbox avec passage à la 4K, au 16:9 et avec la reprise du mode multi jusqu’à 4 sur un même canapé. Mais sans le mode en ligne qui reste le privilège de Nintendo.

Chez Microsoft, le jeu est prévu sur le Game Pass, pas de surcoût pour les abonnés au service donc, et il sera ajouté gratuitement dans la compilation «Rare Replay» sortie pour fêter les 30 ans du studio. Chez Nintendo, le jeu rejoint les «archives» Nintendo 64 de la Switch, accès qui requiert un abonnement à deux étages.

Reste maintenant à déterminer si les raisons qui ont tant fait aimer «GoldenEye 007» tiennent toujours la route en 2023. On a quelques doutes pour tout dire. Les quelques niveaux que nous avons pu pratiquer sur Xbox vendredi matin n’ont fait que conforter ces doutes: avec ses personnages tout carrés, ses graphismes rudimentaires et son gameplay qui remonte à la plus haute antiquité numérique, «GoldenEye 007» pique les yeux. Mais, bizarrement, un charme désuet finit par emporter le morceau. Car les créateurs de l’époque ont su capturer quelque chose qui atténue les ravages du temps. Cela réclame un  petit effort, mais une fois qu’on est dans le bain… Il est fort, ce James.

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