Sport – Berne veut mieux protéger les jeunes athlètes face aux violences

Les athlètes en général et les sportifs mineurs seront à l’avenir mieux protégés des violences physiques et psychiques à leur encontre. La conseillère fédérale chargée des sports, Viola Amherd, a présenté mardi une série de mesures pour «ancrer plus solidement les principes éthiques dans le système du sport suisse et pour mieux les faire respecter», annonce le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports, dans un communiqué.

Ces mesures font suite aux révélations d’octobre 2020. Dans la presse, huit anciennes gymnastes rythmiques avaient brisé la loi du silence qui régnait à Macolin. Elles avaient dénoncé de mauvais traitements, des intimidations et des humiliations ainsi qu’une culture de la peur pendant qu’elles s’entraînaient au centre national de performance de la Fédération suisse de gymnastique sur les hauteurs de Bienne. Les États avaient alors demandé la création d’un centre d’aide pour les sportifs abusés.

Viola Amherd avait alors chargé un cabinet d’avocats zurichois de faire la lumière sur ces faits et d’élargir l’enquête à d’autres sports. Le cabinet a ainsi interrogé de nombreux athlètes – dont la moitié étaient mineurs – en gymnastique, trampoline, patinage artistique, plongeon ou natation artistique. Ses conclusions sont claires: certaines formes de violence ne sont pas combattues par le système, elles sont même encouragées, dénonce-t-il.

Pour le coup, Berne veut protéger les athlètes mineurs. Il faut un changement de culture pour que les principes éthiques soient appliqués rigoureusement, estime le gouvernement dans son communiqué. Il doit être mis en œuvre à travers une série de mesures, via cinq champs d’action.

C’est durant leur enfance et leur adolescence que les sportifs construisent les bases de leurs performances à venir, rappelle le gouvernement. Mais le bien-être de l’enfant devra être central, et les fédérations sportives devront y veiller à travers un encouragement de la relève. Swiss Olympic développera un système de prévention visant à garantir la sécurité et la santé dans le sport. Il réalisera aussi périodiquement des sondages anonymes pour veiller au grain.

Les parents et les représentants légaux, qui sont particulièrement importants dans le développement des jeunes athlètes, seront aussi davantage impliqués. Ils se verront proposer une «boîte à outils» d’ici à fin 2022, pour accompagner au mieux leurs enfants dans une carrière sportive.

Tout manquement devra à l’avenir être sanctionné. Actuellement, les fédérations sportives peuvent voir leurs subventions réduites ou supprimées si elles ne respectent pas la Charte d’éthique du sport. Un tel cadre est toutefois peu contraignant dans la pratique, reconnaît Berne. Les comportements prohibés devront, eux, être clairement indiqués dans les statuts de Swiss Olympic. Les manquements seront sanctionnés par la nouvelle fondation Swiss Sport Integrity, qui verra le jour le 1^er janvier 2022. L’Office fédéral du sport (OFSPO) veillera au respect des directives grâce à un nouveau système de contrôle. Swiss Olympic en fera de même avec les fédérations sportives.