New YorkToujours pas de verdict au procès de Ghislaine Maxwell
Les délibérations dans le procès de l’héritière accusée de crimes sexuels dans l’affaire Epstein reprendront lundi, les jurés n’ayant toujours pas réussi à se mettre d’accord.
Ghislaine Maxwell, l’ancienne compagne du financier américain Jeffrey Epstein jugée à New York pour trafic sexuel, passera Noël et son soixantième anniversaire en prison dans l’attente de son verdict, le jury n’étant toujours pas parvenu à décider mercredi de sa culpabilité ou de son innocence.
Après une première heure de huis clos lundi, et deux journées entières mardi et mercredi, la juge Alison Nathan a donné rendez-vous aux douze jurés lundi à 9 h, après la pause de Noël, pour reprendre leurs délibérations au tribunal fédéral de Manhattan. Le jury a décliné sa proposition de revenir délibérer jeudi 23 décembre: «non, merci», lui ont-ils fait savoir sur une note manuscrite.
Les jurés doivent dire si Ghislaine Maxwell, née en région parisienne le 25 décembre 1961 et qui a la triple nationalité britannique, française et américaine, a aidé son compagnon, Jeffrey Epstein à s’entourer de jeunes filles qu’il exploitait sexuellement, entre 1994 et 2004.
Longue peine de prison
Elle risque une longue peine de prison si elle est jugée coupable des six crimes qui lui sont imputés, tous en lien avec des violences sexuelles commises par le financier américain sur quatre victimes, mineures à l’époque des faits, et qui ont témoigné durant le procès depuis fin novembre.
Soupçonné de s’être entouré pendant des années de nombreuses jeunes filles, à qui il demandait des massages sexuels, dans ses résidences luxueuses en Floride, au Nouveau-Mexique ou dans les îles Vierges américaines, le multimillionnaire s’était suicidé dans une prison new-yorkaise à l’été 2019. Une fin qui avait fait scandale, le puissant financier emportant ses secrets dans la mort et privant des dizaines de victimes de son procès. Un an plus tard, Ghislaine Maxwell avait été arrêtée.
Cette habituée de la jet-set internationale, fille du magnat des médias Robert Maxwell, mort en 1991, a été dépeinte lundi par la procureure Alison Moe en «prédatrice sophistiquée» et personnage clé du système mis en place avec Jeffrey Epstein, dont elle fut la «partenaire en amour» et «le bras droit».
Ainsi, l’une des victimes, «Carolyn», a raconté comment elle était payée, à partir de 14 ans, 300 dollars pour chaque massage qui se terminait toujours par un acte sexuel. Elle a désigné Ghislaine Maxwell comme l’une des femmes qui fixait les rendez-vous et a assuré qu’elle l’avait vue nue et lui avait touché la poitrine dans la villa de Palm Beach.
«Aucune preuve»
La défense a au contraire plaidé l’acquittement, assurant qu’il n’y avait «aucune preuve que Ghislaine Maxwell» ait recruté une seule des quatre victimes pour la livrer à Epstein et fustigeant «la mémoire très mauvaise et variable» des accusatrices sur des événements vieux de plus de 25 ans.
Durant leurs délibérations, les jurés ont demandé à avoir en main propre les retranscriptions de plusieurs interrogatoires, dont ceux de plusieurs victimes.