Conseil fédéral: Une Jurassienne qui a toujours lutté pour les plus faibles

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Conseil fédéralUne Jurassienne qui a toujours lutté pour les plus faibles

Avec l’élection d’Élisabeth Baume-Schneider, le Jura tient enfin sa première conseillère fédérale. Une femme de gauche engagée, à la fibre sociale chevillée au corps.

Christine Talos
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Christine Talos
Élisabeth Baume-Schneider va siéger désormais au Conseil fédéral.

Élisabeth Baume-Schneider va siéger désormais au Conseil fédéral.

20min/Monika Flueckiger

Imaginez un hôtel à Berne, 6h40 le matin, quelques clients attablés au petit-déjeuner, silencieux, encore endormis. Et soudain, une voix gaie, énergique, salue d’un ‘bonjour’ enthousiaste la salle. Cette voix, c’est celle d’Élisabeth Baume-Schneider, qui à la grande surprise générale, vient d’être élue au Conseil fédéral pour succéder à Simonetta Sommaruga et elle résume sa personnalité.

Car outre ses qualités politiques, c’est ce côté chaleureux qui a contribué en grande partie à l’élection de la Jurassienne qui fêtera ses 59 ans le 24 décembre prochain. Une Jurassienne qui a su se rendre populaire grâce à un franc-parler et une empathie envers les gens qui font que certains de ses collègues à Berne la comparent parfois à Doris Leuthard. Plusieurs élus, ses adversaires ou amis, le résumaient ce mercredi: «avec elle on peut parler». 

Fille d’agriculteurs

Avec l’élection d’Élisabeth Baume-Schneider, le Jura tient donc sa première conseillère fédérale. Originaire des Breuleux et fille d’agriculteurs, «EBS», qui élève dans son village des moutons à tête noire, baigne dans la politique dès son plus jeune âge puisque son père, un Alémanique, était conseiller communal des Bois.

Le clan Baume-Schneider ce mercredi au Palais fédéral

Le clan Baume-Schneider ce mercredi au Palais fédéral

ChTalos

Très vite animée d’une fibre militante (elle a fait partie de la Ligue marxiste révolutionnaire!) cette assistante sociale et économiste de formation s’est toujours engagée pour les personnes les plus vulnérables et contre les inégalités. Elle rejoint le PS - dont elle est vice-présidente aujourd’hui - et est élue au Parlement jurassien en 1995. Elle le présidera en 2000. C’est d’ailleurs durant cette période que le grand public fait sa connaissance. En effet, entre deux débats, cette mère de famille prend l’habitude d’allaiter son 2e enfant, du jamais vu à l’époque.

En 2002, elle accède au Conseil d’État jurassien, où du haut de ses 1m60, elle prend la tête du Département de la formation, de la culture et des sports jusqu’en 2015. Avant de faire une pause politique pour diriger la Haute École de travail social et de la Santé à Lausanne durant quatre ans.

Entrée triomphale à Berne

Celle que l’on considère de l’aile gauche PS fait son entrée à Berne en octobre 2019 en étant brillamment élue au Conseil des États devant Charles Juillard. Femme de terrain et de dossiers, la Franc-Montagnarde, parfaitement bilingue français-bärndutsch, est fière d’y représenter les régions périphériques et modestes et la réalité des régions ouvrières et industrielles.

À Berne, Élisabeth Baume-Schneider siégeait à la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (CEATE), qu’elle présidait depuis fin 2021, à la Commission de la science, de l’éducation et de la culture ainsi qu’à la Commission de gestion.

À noter que vu son âge, la Jurassienne a déjà fait savoir qu’elle ne ferait sans doute pas de nombreuses années au Conseil fédéral. «Je serai une ministre de transition», a-t-elle annoncé lors de sa candidature.

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