Allemagne: Olaf Scholz à l’épreuve des urnes dans deux régions

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AllemagneOlaf Scholz à l’épreuve des urnes dans deux régions

Les électeurs de deux grandes régions conservatrices allemandes votent dimanche, pour renouveler leur Parlement, des scrutins où l’extrême droite espère confirmer ses sondages flatteurs.

A mi-mandat, le gouvernement d’Olaf Scholz risque d’être sanctionné dans ces élections (image d’archives).

A mi-mandat, le gouvernement d’Olaf Scholz risque d’être sanctionné dans ces élections (image d’archives).

AFP

Quelque 9,4 millions d’électeurs sont appelés aux urnes en Bavière, plus grand Land allemand par sa superficie et environ 4,3 millions en Hesse, où se situe Francfort, siège de la Banque centrale européenne. Les premières estimations sont attendues vers 18h00 (16h00 GMT). A mi-mandat, le gouvernement d’Olaf Scholz risque d’être sanctionné dans ces élections, où l’inquiétude de la population face à la crise industrielle traversée par la première économie européenne et la résurgence de la question migratoire ont joué un rôle central.

Nombreuses frictions

La campagne s’est largement focalisée sur les critiques à l’encontre de la coalition au pouvoir depuis décembre 2021. Minée par des querelles incessantes entre sociaux-démocrates, verts et libéraux du FDP, elle donne l’impression de ne pas «être en mesure d’agir» face aux crises, selon Ursula Münch, directrice de l’Académie d’éducation politique de Tutzing, en Bavière.

L’invasion russe de l’Ukraine en février 2022 avait favorisé une période d’unité au sein de cet attelage gouvernemental inédit. Mais les frictions se sont ensuite multipliées sur tous les sujets, de la réduction des dépenses budgétaires aux mesures de lutte contre le réchauffement climatique.

Spectre migratoire

Autre enjeu de campagne: les craintes d’une nouvelle crise migratoire comme celle de 2015, en raison d’une hausse des arrivées de demandeurs d’asile, en provenance notamment de Syrie et d’Afghanistan, via la Pologne, l’Autriche et la République tchèque voisines. Le gouvernement a abandonné les communes allemandes frontalières, dépassées par l’afflux des réfugiés, préférant «ignorer le problème», a encore accusé, vendredi, le chef aux accents populistes de la Bavière, Markus Söder.

Dans ce contexte, la formation d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) espère progresser dans les deux régions. Au niveau national, ce parti anti-immigration, qui critique aussi les mesures de protection du climat assimilées à la cherté et à la contrainte, est au plus haut dans les intentions de vote (entre 20 et 22%), derrière la droite (26-28%).

Les trois partis gouvernementaux sont crédités par les sondages de résultats inférieurs à ceux des dernières élections, il y a cinq ans. Leur tâche est compliquée par le fait que les deux Etats régionaux sont des bastions de la droite. En Hesse, l’Union chrétien-démocrate (CDU) gouverne depuis 24 ans. La Bavière est dirigée depuis 1957 par son avatar plus conservateur, l’Union chrétienne-sociale (CSU).

Ministre tête de liste

Il ne fait aucun doute que la CSU de Markus Söder remportera le scrutin, mais beaucoup dépendra de son avance. Dans un sondage, vendredi, la formation est créditée de 37% des intentions de vote, son plus mauvais résultat depuis près de 70 ans, et un peu moins qu’en 2018 (37,2%). Un tel score risquerait d’enterrer les velléités présumées de l’intéressé de devenir chancelier, estiment les observateurs

En Hesse, la CDU aligne un inconnu au niveau national, Boris Rhein, aux commandes de la région, depuis 2022, et en tête dans les sondages, avec un peu plus de 30% des intentions de vote. Dans cette région, l’AfD est donné au coude à coude pour la seconde place avec les Verts et les sociaux-démocrates menés par la ministre fédérale de l’Intérieur, Nancy Faeser, un poids lourd du gouvernement Scholz mais qui fait les frais de l’impopularité du gouvernement.

En Bavière, où le SPD est traditionnellement faible, l’AfD espère se faire une place derrière la CSU et son allié au Parlement régional, le petit parti des Freie Wähler ("Electeurs libres"). La popularité de cette formation très conservatrice et implantée dans les campagnes n’a pas souffert, au contraire, de la polémique cet été autour d’un tract à caractère antisémite attribué à leur chef, Hubert Aiwanger (52 ans), et remontant au temps de son adolescence. Son frère en a finalement revendiqué la paternité.

(AFP)

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