Nouvelle taxe adoptée: «vapoter deviendra plus cher que fumer»

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SuisseNouvelle taxe adoptée: vapoter deviendra plus cher que fumer

Le parlement a validé, jeudi, l’imposition des cigarettes électroniques, ce qui agace et inquiète les spécialistes des addictions.

Yannick Weber
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Yannick Weber
La taxe fera passer le prix d’une recharge d’environ 6 fr. 50 à 8 fr. 50.

La taxe fera passer le prix d’une recharge d’environ 6 fr. 50 à 8 fr. 50.

Prostooleh/Freepik

La Suisse a un nouveau système d’imposition des cigarettes électroniques et il fait hurler les spécialistes des addictions. Le Groupement romand d’études des addictions (GREA) a vivement réagi au vote définitif du parlement, jeudi, qui introduira une taxe de 20 centimes par millilitre de liquide des vapoteuses, ce qui rapportera 13,8 millions de francs de recettes. Mais avec des conséquences funestes, selon le GREA. «La Suisse doit s’attendre à un report des personnes qui vapent vers la cigarette, et donc à une augmentation des personnes qui fument.»

Vingt centimes par millilitre, dans les faits ce n’est pas anodin et ça a donné lieu à des débats parmi les élus (lire encadré). «Ce barème signifie qu’une recharge de 10 ml de liquide, achetée 6 fr. 50 dans le commerce, verra son prix augmenter de 2 fr., pour atteindre 8 fr. 50», détaille le GREA. La taxe représente donc environ 25% du prix final, «plus de deux fois plus que ce qui prévaut sur le tabac à chauffer (type IQOS), un produit plus nocif pour la santé», notent les spécialistes.

Aussi les puffs

Pour eux, le calcul est clair: «Vapoter deviendra plus cher que fumer.» En effet, il faut compter le prix de la vapoteuse et des cartouches filtrantes. Pourtant, l’expérience dans d’autres pays aurait montré que la vape était efficace pour la prévention du tabagisme. Le projet voté au parlement concerne aussi les e-cigarettes jetables (comme les puffs). Celles-ci seront encore plus lourdement taxées dans le but de les rendre moins attractives auprès des jeunes. Ce sera 1 franc le millilitre. En revanche une augmentation de l’impôt sur le tabac à chauffer, mâcher ou priser a été refusée, tout comme l’obligation aux fabricants et importateurs de produits du tabac de verser de l’argent à un fonds de prévention du tabagisme.

Montant et modalité débattus

Le tarif de 20 centimes par millilitre est plus élevé que chez nos voisins. Le PLR voulait donc qu’il soit fixé à 15 centimes. Proposition refusée. L’UDC voulait le réduire à 11 centimes, arguant que les vapoteuses sont largement moins nocives que les clopes. Proposition refusée. La gauche, elle, voulait que la taxe soit basée non pas sur la quantité de liquide mais sur la teneur en nicotine, estimant que les fabricants renonceraient ainsi à charger leurs produits en nicotine, ce qui rendrait les fumeurs plus accros. Proposition refusée également. Au vote final sur l’ensemble du projet, une majorité des élus UDC a voté non, une majorité des Verts se sont abstenus et tous les autres ont voté oui.

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