FootballDenis Zakaria, sur la lancée d’un mois glorieux
Particulièrement efficace avec son club du Borussia Mönchengladbach, le milieu genevois se rapproche de son meilleur niveau. L’équipe de Suisse pourrait en profiter.
- par
- Valentin Schnorhk Lausanne
Un match nul frustrant en Irlande du Nord. Denis Zakaria avait laissé l’équipe de Suisse là-dessus, en septembre. Lui comme les autres n’avait pas su trouver la faille. Pas plus coupable, mais pas moins responsable de cette incapacité à se créer quelconque occasion concrète. Un mois plus tard, c’est un Denis Zakaria décisif en club qui a retrouvé la sélection nationale lundi à Lausanne. En quatre matches de Bundesliga avec le Borussia Mönchengladbach, le Genevois a marqué deux buts (dont celui qui a permis à son équipe de battre 1-0 le Borussia Dortmund) et donné une passe décisive le week-end dernier contre Wolfsburg.
«C’est bon pour la tête de marquer, après une si longue absence, acquiesce le milieu de terrain. Avec aussi le retour des fans, tout cela participe à ce que mon dernier mois soit très positif. Je me suis remis dans la bonne direction, avec plus de temps de jeu. Je suis bien revenu, mais je dois continuer sur cette lancée.» Sa blessure au genou, subie en mars 2020, après un choc avec Yann Sommer appartient désormais au passé. Comme sa longue convalescence, qui n’est pas totalement achevée. «Je pense que je ne suis toujours pas au top, mais je travaille beaucoup pour ça», soutient-il. Il n’empêche, il y a des signes qui rassurent.
En club, il n’est seulement important, mais dominant. Un lien, peut-être, avec l’arrivée d’Adi Hütter à Gladbach. L’entraîneur autrichien était celui en poste lorsque Zakaria avec rejoint Young Boys en 2016, après quelques apparitions en Challenge League à Servette. «On peut presque dire qu’il m’a lancé dans le monde professionnel, et il me donne beaucoup de confiance, souligne le joueur. Mais avec Marco Rose (ndlr: son ancien entraîneur, désormais à Dortmund), c’était déjà le cas, il m’avait beaucoup aidé après ma blessure. On est plus ou moins dans la continuité, ce sont deux coaches qui aiment les joueurs dynamiques comme moi.»
«Yakin parle plus que Petkovic»
Murat Yakin en est probablement un autre. Il avait apprécié le profil de Zakaria lors du dernier rassemblement, et notamment sa rentrée tout en percussion contre l’Italie. «Depuis son arrivée, il m’a témoigné de la confiance, apprécie le Servettien de formation. C’est aussi une des raisons pour lesquelles cela va mieux pour moi.» A croire que ce n’était pas le cas avant, sous Vladimir Petkovic. Zakaria ne l’avait pas caché: il avait très mal vécu l’Euro, passé essentiellement sur le banc. «Il y avait sans doute un peu moins de contact et de communication avec Petkovic, explique-t-il. Yakin, lui, parle plus. Pendant l’Euro, ce fut à moi d’aller chercher la discussion, pour comprendre pourquoi je jouais peu.» A-t-il eu les explications attendues? «Je garde le contenu de la discussion pour moi, mais tout cela est compliqué à expliquer.» Sentiment de revanche, forcément.
Zakaria aura assurément l’occasion de confirmer son excellent début d’automne. Sans Granit Xhaka, il constitue un choix logique au milieu de terrain pour Yakin. Et si les buts venaient de lui?