Football: Nyon a-t-il peur des fans du FC Sion?

Après les bagarres, vendredi passé à la Fontenette, au terme du match de Coupe de Suisse entre Étoile Carouge et Sion, Nyon est désormais sur le pied de guerre alors que les Valaisans sont attendus en fin de semaine à Colovray. Une première séance a eu lieu ce lundi sur la Côte avec la Municipalité tandis qu’un deuxième rendez-vous est prévu ce mercredi avec la cellule anti hooligan pour éviter de nouveaux débordements d’énergumènes encagoulés

«On ne peut pas interdire aux 500 fans valaisans de venir au stade, soupire Stéphane Guex, chef de la sécurité du club. Sinon, ils vont de toute manière effectuer le trajet et tout saccager dans les environs et la ville. Ce serait pire encore. Maintenant si les ultras de Servette s’en mêlent, on n’est pas à l’abri que ça dégénère.» Faut-il organiser la partie à huis clos? Aller jouer en Valais? Le Nyonnais, inquiet, se pose plein de questions.

«Ça devient grave», déplore l’administrateur du club, au point de se demander s’il ne faudrait pas refuser de jouer et perdre cette rencontre par forfait. «Avec des coûts pareils, on a besoin d’aide, renchérit-il. Si le match de vendredi est classé «rouge», les frais de sécurité pourraient d’ailleurs s’élever, selon le nombre de policiers engagés, de 5000 à 30 000, voire à 50 000 francs. On ne veut pas boucler la saison avec un demi-million de dette et déposer notre bilan à cause d’imbéciles. Dans ces conditions, mettons la clé sous la porte et repartons en Promotion League.»

Et l’ex-joueur de rappeler que la saison dernière, les ultras grenat avaient déjà semé la zizanie lors du match de Coupe. «On leur avait pourtant offert des bières après le match, se souvient l’ex-milieu de terrain servettien. La récompense? Ils ont tout bousillé dans les toilettes, avant d’en faire de même en ville. Si le club genevois a fini par payer l’addition de 3000 francs, la Municipalité nous a dit que c’était fini. Ils ne viendront plus ici!»

«Je comprends la réaction émotionnelle de Stéphane qui craint qu’on mette la clé sous la porte, mais cela ne correspond pas à la réalité de notre club, tempère le président Michael Palma. On assume notre place en deuxième division avec forcément des matches un peu plus à risque, mais aussi avec plus de spectacle, du plaisir, plus d’ambiance et cette émotion qu’on recherche tous. Je me réjouis vraiment de ce match et d’accueillir ces 500 supporters valaisans à Colovray. On ne va pas accorder trop d’importance à ces débordements des ultras. Si les Sédunois et Servettiens veulent régler leur compte, qu’ils le fassent ailleurs, Nyon n’a rien à voir là-dedans. C’est inutile d’effrayer des familles qui veulent venir au match, ce n’est pas l’objectif. Il faut qu’il y ait du monde et que ce soit la fête. Je ne me fais aucun souci, on n’a pas du tout peur. On est conscient des risques qu’on va minimiser. Le seul endroit où on va se battre c’est sur le terrain où on va aller chercher les trois points. La seule crainte qu’on peut avoir vendredi, c’est l’orage et la pluie.»

Directeur sportif du FC Sion, Barthélémy Constantin tient à rassurer les Nyonnais. «Si je n’excuse pas toujours leur comportement, nos supporters savent aussi bien se tenir, il n’y a pas des problèmes partout où ils vont, remarque le fils de «CC» À Carouge, il y a eu diverses provocations par les Genevois qui portaient des maillots grenat durant le match. Mais contrairement à ce qui a été dit, personne n’a ciblé des familles. En revanche, des pierres ont été jetées sur le bus de nos supporters sur le trajet entre Carouge et la gare de Cornavin. Il y a toujours beaucoup d’excitation et de tensions quand Sion vient jouer dans la région de Genève, des deux côtés. Mais il n’y a pas de rivalité entre Nyon et Sion. Je peux vous assurer que nos fans ne vont rien casser à Nyon.» Surtout si les Genevois restent sagement chez eux…