Pékin: Incendie dans un hôpital: 29 morts et 12 personnes arrêtées

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PékinIncendie dans un hôpital: 29 morts et 12 personnes arrêtées

La police chinoise a procédé à l’arrestation de douze personnes au lendemain de l’incendie d’un hôpital à Pékin qui a fait au moins 29 morts, selon un nouveau bilan.

Les dégâts causés par l’incendie à l’hôpital Changfeng de Pékin, le 19 avril 2023.

Les dégâts causés par l’incendie à l’hôpital Changfeng de Pékin, le 19 avril 2023.

AFP

Un directeur d’hôpital en Chine a été arrêté après un incendie qui a fait 29 morts dans son établissement à Pékin, une des pires catastrophes survenues dans la capitale depuis plus d’une vingtaine d’années, ont annoncé mercredi les autorités. Le bilan a été communiqué par Li Zongrong, maire adjoint du district de Fengtai où se trouve l’hôpital, et qui a présenté lors d’une conférence de presse ses «sincères condoléances», ses «profonds remords» et ses «excuses à la population de toute la ville». Parmi les victimes figurent seize femmes et treize hommes, a-t-il précisé.

La police municipale a pour sa part annoncé l’arrestation de douze personnes, dont le directeur de l’hôpital et des employés de l’entreprise chargée de travaux de rénovation dans le bâtiment. Selon une enquête préliminaire citée par la télévision d’État CCTV, l’incendie aurait été déclenché par «des étincelles générées lors de travaux de rénovation interne». Ces étincelles «ont enflammé les substances volatiles de la peinture inflammable sur le site», selon cette enquête.

Lits calcinés et murs noircis

Mercredi matin, une forte présence policière était toujours visible autour de l’établissement qui se trouve dans l’ouest de Pékin, à environ 25 minutes en voiture de la place Tian’anmen. L’entrée principale du bâtiment semblait quasi intacte de l’extérieur, mais des images de l’intérieur publiées par le média économique Caixin montrent des lits entièrement calcinés et des murs noircis. Sur une façade du complexe hospitalier, on aperçoit des fenêtres et des murs brunis par la suie, ainsi qu’une vitre cassée.

L’alerte sur un départ de feu à l’hôpital Changfeng a été donnée mardi peu avant 13 h 00 (05 h 00 GMT) et le sinistre a été éteint une demi-heure plus tard, selon les médias locaux. Sur les 29 victimes, 26 étaient des patients, deux des employés de l’hôpital et un autre était un proche d’un patient, selon CCTV. Quant aux 78 patients encore dans l’établissement, ils ont été déplacés dans l’aile ouest, selon la même source. Les autorités municipales ont elles indiqué que 39 blessés de l’incendie étaient toujours hospitalisés, mercredi matin.

Censure en ligne

Cet incendie est le plus grave dans la capitale chinoise depuis plus d’une vingtaine d’années. En juin 2002, un incendie dans un café internet avait tué 25 étudiants. Des images de gens cherchant à se protéger des flammes assis sur des climatiseurs installés sur la façade de l’hôpital, ou s’accrochant à des draps avant de sauter du bâtiment ont été partagées sur les réseaux sociaux.

Sur le réseau social chinois Weibo, des internautes se plaignaient mercredi de la censure en ligne rapidement appliquée autour de ce drame. «Tellement de gens sont morts. C’est un incident majeur en matière de sécurité et bizarrement ce n’est pas aussi populaire qu’une célébrité en insultant une autre», notait l’un d’eux. «Ils font un bon travail pour supprimer (cette information) parmi les termes les plus recherchés» sur le réseau social, ironisait un autre.

Des précédents

Les incendies mortels sont assez courants en Chine, en raison de normes de sécurité insuffisantes et de la corruption chez les responsables chargés de les appliquer. Mais ils sont plus rares à Pékin. En novembre 2022, dix personnes avaient été tuées dans l’incendie d’un immeuble résidentiel à Urumqi, la capitale régionale du Xinjiang (nord-ouest), déclenchant un mouvement de colère populaire contre les restrictions sanitaires anti-Covid, accusées d’avoir gêné le travail des secours. En novembre également, 38 personnes étaient décédées dans l’incendie d’une usine à Anyang (centre), les autorités accusant des employés de mauvaise manipulation.

(AFP)

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